Les Uruguayens doivent choisir dimanche leur nouveau président lors d'élections générales, un test pour la coalition de gauche au pouvoir depuis 2005. Ils sont également appelés à se prononcer sur la présence de militaires dans les rues.
Les électeurs uruguayens doivent désigner dimanche 27 octobre un successeur au président de gauche Tabaré Vazquez lors d'élections générales. Ils sont également appelés à se prononcer sur la présence de militaires dans les rues pour combattre la délinquance.
Les élections dans ce pays de 3,4 millions d'habitants se tiennent en même temps que celles de son imposant voisin, l'Argentine et ses 44,5 millions d'habitants, et alors que la région est agitée par de nombreuses crises politiques : mobilisation contre les résultats de la présidentielle bolivienne, grève générale au Chili et contestation sociale en Équateur deux semaines auparavant.
Une démocratie "solide"
"La démocratie en Uruguay est très solide, il faut en prendre soin et anticiper les risques", a déclaré jeudi Tabaré Vazquez devant la presse, lors de sa dernière apparition publique avant le vote de dimanche.
Le scrutin s'apparente à une épreuve du feu pour la coalition de gauche au pouvoir depuis 2005, le Frente Amplio (Front élargi), dans un contexte économique compliqué, une inflation largement au-dessus des objectifs officiels (7,56 %), un taux de chômage à 9 % et des indicateurs de sécurité en berne, devenant un des thèmes principaux de la campagne électorale.
Record d'homicides
Autrefois considéré comme une oasis de paix dans une région turbulente, l'Uruguay a vu l'insécurité se développer sur son territoire ces dernières années.
Le pays, qui a enregistré un record de 414 homicides en 2018 – une hausse de 45 % par rapport à 2017 – doit se prononcer sur une réforme constitutionnelle qui a généré la polémique : la création d'une garde nationale avec des effectifs militaires qui viendront effectuer des tâches traditionnellement effectuées par les policiers.
La mesure prévoit également un durcissement des peines de prison pour les homicides et les viols ou encore l'autorisation des perquisitions des domiciles sur ordre judiciaire en cas de suspicion d'actes illicites.
Bien qu'aucun des candidats à la présidentielle ne soutienne la mesure, et malgré une campagne d'information menée tambour battant par des mouvements sociaux, les syndicats et le Frente Amplio contre cette initiative proposée par un sénateur de droite, une majorité d'Uruguayens y seraient favorables (53 %).
Ballotage en vue
D'après les enquêtes d'opinion, le premier tour devrait logiquement déboucher sur un ballottage, aucun des candidats ne paraissant en mesure d'obtenir la majorité absolue dès le premier tour.
Celui qui devrait arriver en tête, l'ex-maire de Montevideo Daniel Martinez (Frente amplio), qui a 40 % des intentions de vote, n'est pas certain de remporter l'élection, faute d'avoir su créer des alliances.
Il est suivi par l'ancien sénateur de centre-droit Luis Lacalle Pou (Partido Nacional) qui capitalise 28 % des intentions de vote et qui s'efforce de rassembler autour de lui, notamment avec des soutiens du Partido Colorado (libéral, 13 % des intentions de vote), et Cabildo Abierto (droite, 11 %).
Les 2,6 millions d'électeurs renouvellent l'intégralité du Parlement, soit 99 sièges à la Chambre des députés et 30 au Sénat.
Le prochain président prendra son poste le 1er mars 2020.
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