La colère “profonde” d’une partie des Français qui s’est manifestée au cours des derniers mois avec le mouvement des “Gilets jaunes” n’est pas “derrière nous”, a déclaré samedi Emmanuel Macron estimant qu’il fallait encore “redonner un sens à l’action”. “Je ne crois pas du tout que ce qui a un moment donné crée la colère sincère d’une partie de la population soit derrière nous”, a dit le chef de l’Etat lors d’un bain de foule à Brégançon (Var) où il passe ses vacances.
“Je pense qu’il y a une partie à laquelle nous avons su répondre, et une partie à laquelle nous n’avons pas encore répondu parce que ça prend du temps. Il y a aussi une colère à laquelle il n’y a pas forcément de réponse immédiate”, a-t-il ajouté. Il estime qu’”il y a des problèmes profonds dans notre pays qui sont liés à l’injustice, aux difficultés économiques qu’on connaît depuis très longtemps, parfois aux doutes qui existent, aux défis qu’on a devant nous liés au vieillissement, au numérique, à l’écologie”.
“Je pense que ceci créé des peurs, parfois ces peurs sont exploitées et donc notre défi est d’y répondre”, a-t-il ajouté, en se disant “vigilant” et “à la tâche”. “Je pense qu’il faut continuer à agir concrètement pour nos concitoyens à la rentrée, c’est ce que j’ai demandé au gouvernement, et à redonner du sens à l’action parce qu’il faut, non pas chercher à éteindre les peurs, mais à redonner une perspective, un cap de ce qui est vivre ensemble entre Français de manière apaisée”.
“Il y a une aspiration à un sens profond dans notre pays et on ne l’a pas encore trouvé”, a-t-il conclu. Le mouvement des “Gilets jaunes” est né en novembre dernier d’une contestation de la hausse des prix du carburant avant de s’étendre aux questions de pouvoir d’achat, d’accès au service public ou encore de démocratie.
Pour répondre à la crise, le gouvernement a pris une série de mesures en faveur du pouvoir d’achat, estimées à plus de 17 milliards d’euros. S’il réunissait près de 300.000 personnes à ces débuts, le mouvement peine maintenant à mobiliser. Un peu moins de 6.000 personnes manifestaient encore à la fin du mois de juin.
Il n’a toutefois pas disparu, et avec lui, certaines violences qui l’ont accompagné. La permanence du député La République en marche (LaRem), Romain Grau, a été saccagée samedi en marge d’un rassemblement de “Gilets jaunes” à Perpignan (Pyrénées-Orientales), suscitant une vague d’indignation de la classe politique.
Caroline Pailliez, édité par Pierre Serisier
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