La diplomatie française décidément
critiquée. Le blâme vient maintenant de deux anciens ministres français
des Affaires étrangères, l'un de la majorité, Alain Juppé (1993 à 1995),
et l'autre de l'opposition, Hubert Védrine (1997-2002). Les deux
hommes, dans une tribune commune publiée par le quotidien Le Monde,
regrettent des mesures d'économie «disproportionnées» pour les
réseaux diplomatiques de la France
«L'instrument est sur le point d'être cassé», vont-ils jusqu'à dire. Car c'est un cri d'alarme que lancent ces deux anciens chefs de l'administration prestigieuse qu'est le Quai d'Orsay, selon eux «la clé de notre influence» avec ses ambassades, ses consulats, ses lycées, ses centres culturels et ses programmes de coopération, mais qui serait soumise à un «affaiblissement sans précédent».
Principale incriminée : la réduction des dépenses et des personnels, de l'ordre de 20% en 25 ans : «aucune administration n'a été réduite dans ces proportions», précisent Alain Juppé et Hubert Védrine. Et ils prédisent que cette mise à la diète va s'aggraver, avec une « revue générale des politiques publiques » aveugle, et une règle de non-remplacement des départs à la retraite plus rigoureuse encore qu'ailleurs : jusqu'en 2013 en effet, pas de relève pour trois retraités du Quai d'Orsay sur quatre, au lieu d'un sur deux dans la fonction publique en général.
En somme une politique à courte vue, que les autres pays confrontés à
«la compétition multipolaire» sont loin de suivre,
préviennent-ils. Le département d'Etat américain et le Foreign Office
britannique ont des effectifs en hausse, et un pays émergent comme le
Brésil a récemment ouvert une trentaine de nouvelles ambassades.
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