L'épouse de Carlos Ghosn a quitté le Japon après la nouvelle arrestation de l'ex-patron de Renault, alors que la justice japonaise voulait l'interroger. Dans un entretien accordé au JDD du 8 avril, elle dit s'être "sentie en danger".
Carole Ghosn, femme de Carlos Ghosn, patron déchu de Renault, Nissan et Mitsubishi, a regagné la France jeudi 4 avril, peu après l’interpellation de son mari à son domicile de Tokyo en raison de nouveaux soupçons de malversations financières. "Je me suis sentie en danger", a-t-elle déclaré au Journal du Dimanche (JDD) publié le 8 avril.
Des procureurs japonais voulaient poser des questions à la femme de l’ex-PDG, sur la "base du volontariat", selon la chaîne publique NHK, la télévision privée Asashi et l'agence de presse Kyodo, cette dernière affirmant que des sommes éventuellement détournées, reprochées à son mari, pourraient avoir transité par une société dirigée par Carole Ghosn.
Présente lors de l'arrestation, elle a indiqué s’être envolée pour la France malgré la confiscation de son passeport libanais par la police japonaise, en utilisant son autre document de voyage, américain.
"L'ambassadeur de France m'a accompagnée à l'aéroport, il ne m'a pas lâchée jusque dans l'avion", a-t-elle raconté. "Jusqu'à la dernière seconde je ne savais pas si on me laisserait décoller. C'était irréel".
Carole Ghosn a affirmé également avoir "refusé" de "signer un mandat en japonais" pendant l'interpellation de son mari. "Puis ils ont voulu m'emmener avec eux. Sur le conseil de mon avocat, j'ai refusé", a-t-elle ajouté.
EXCLUSIF. Carole Ghosn au #JDD : "Je suis choquée par les réactions en France. Tout le monde a laissé tomber Carlos, par lâcheté, y compris les patrons" https://t.co/2CZhqj9iEB pic.twitter.com/bvWtBBSXvu
— Le JDD (@leJDD) 7 avril 2019
Un "message" pour "designer les responsables"
La femme de l’ex-patron de Renault a également déclaré au JDD que son mari avait enregistré un message pour "désigner les responsables de ce qui lui arrive" et qui sera "bientôt" diffusé.
Placé une nouvelle fois jeudi en garde à vue, après 108 jours passés derrière les barreaux, Carlos Ghosn avait annoncé la veille qu'il comptait tenir une conférence de presse le 11 avril pour "dire la vérité à propos de ce qui se passe".
"Il a aussi enregistré une vidéo en anglais où il donne sa version de l'affaire. Il avait envie de désigner les responsables de ce qui lui arrive. Ce sont les avocats qui l'ont, elle sera diffusée bientôt", a expliqué sa femme au JDD.
Samedi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait appelé le Japon à respecter les droits et la présomption d'innocence de Carlos Ghosn lors d'un entretien avec son homologue nippon en marge d'une réunion du G7 à Dinard.
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