Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian déplore une décision "brutale" de Joe Biden, à la "Trump".
CONTRAT - Coup de colère de Jean-Yves Le Drian. Le ministre des Affaires étrangères a déploré ce jeudi 16 septembre un "coup dans le dos" australien et une décision "brutale" de Joe Biden, à la "Trump", après l'annonce d'un accord stratégique entre Washington, Camberra et Londres.
Un accord qui a conduit à la rupture du contrat de fourniture de sous-marins français à l'Australie.
"C'est vraiment un coup dans le dos", a regretté le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur France Info. "Cette décision unilatérale, brutale, imprévisible ressemble beaucoup à ce que faisait Mr. Trump", a-t-il ajouté.
"Nous avions établi avec l'Australie une relations de confiance. Cette confiance est trahie", a lancé Jean-Yves Le Drian, qui avait conclu le "contrat du siècle" sur les sous-marins lorsqu'il était ministre de la Défense.
"Cela ne se fait pas entre alliés (…) Nous parlions de tout cela avec les Etats-Unis il y a peu de temps et là voilà cette rupture. C'est assez insupportable", a-t-il martelé.
"Il va falloir des clarifications. Nous avons des contrats. Il faut que les Australiens nous disent comment ils s'en sortent", a renchéri le chef de la diplomatie française, en réclamant des "explications" à l'Australie comme à Washington.
Au même moment, la ministre des Armées Florence Parly déplorait sur RFI "une très mauvaise nouvelle pour le respect de la parole donnée" et une décision "grave" en matière de politique internationale.
"Nous sommes lucides sur la manière dont les Etats-Unis considèrent leurs alliés et leurs partenaires", a pour sa part estimé Florence Parly.
Interrogée sur la question d'éventuelles compensations, Mme Parly a répondu: "nous allons étudier toutes les voies" et tenter de "limiter le plus possibles les conséquences pour Naval Group".
Un partenariat stratégique
Le Premier ministre australien Scott Morrison a annoncé jeudi la rupture de ce gigantesque contrat de 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d'euros) conclu en 2016 avec la France pour la fourniture de sous-marins conventionnels.
Canberra a préféré conclure un partenariat stratégique avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne comprenant notamment la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire par Washington.
Le français Naval Group avait été sélectionné par Canberra pour fournir 12 sous-marins à propulsion conventionnelle (non nucléaire) dérivés des futurs sous-marins nucléaires français Barracuda.
Interrogée sur la question d'éventuelles compensations, Mme Parly a répondu: "nous allons étudier toutes les voies" et tenter de "limiter le plus possibles les conséquences pour Naval Group".
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