La France a estimé mercredi qu’il n’était pas trop tard pour former un gouvernement au Liban à même de sauver le pays, confronté à sa plus grave crise depuis la guerre civile des années 1975-1990, même si le calendrier pour y parvenir n’a pas été respecté.
“La France regrette que les responsables politiques libanais ne soient pas parvenus à tenir les engagements formulés au président Macron le 1er septembre 2020 selon le calendrier annoncé”, dit l’Elysée dans un communiqué.
“Il n’est pas encore trop tard: chacun doit prendre ses responsabilités et agir enfin dans le seul intérêt du Liban en permettant à M. Moustapha Adib de constituer un gouvernement qui soit à la hauteur de la gravité de la situation”, ajoute la présidence française.
L’Elysée dit continuer à suivre attentivement la situation au Liban et poursuivre le dialogue avec les responsables politiques libanais pour parvenir à cet objectif.
Certains ne comprennent pas que les efforts de la France pour sortir le Liban de la crise représentent la dernière chance de sauver le pays, a mis en garde dans la matinée le leader druze Walid Joumblatt.
“Il semble que certains n’ont pas compris ou n’ont pas voulu comprendre que l’initiative française est la dernière opportunité de sauver le Liban et d’empêcher sa disparition comme l’a clairement dit le ministre (français) des Affaires étrangères”, a-t-il écrit sur Twitter, en référence à des propos tenus le mois dernier par Jean-Yves Le Drian.
Le Liban est plongé dans une profonde crise économique sur fond de défiance généralisée à l’égard d’une élite jugée corrompue et uniquement soucieuse de préserver ses intérêts.
Emmanuel Macron, qui a effectué deux visites au Liban en moins d’un mois, exige des réformes en profondeur pour que le pays continue à bénéficier d’un soutien international.
Le chef de l’Etat français, qui a rencontré le 1er septembre l’ensemble des acteurs politiques du Liban, avait dit avoir reçu l’engagement de ses interlocuteurs qu’un gouvernement “de mission” serait formé dans les 15 jours.
Alors que ce délai a expiré mardi, un député du Courant patriotique libre, le parti du président chrétien Michel Aoun, a jugé mercredi que les prochaines 24 heures seraient décisives pour le Liban.
Soit la “logique de la raison” l’emportera et un gouvernement sera formé, soit le Premier ministre désigné Mustapha Adib renoncera, a écrit sur Twitter le député Simon Abiramia.
“Nous avons une opportunité historique via l’initiative lancée par le président Emmanuel Macron”, a-t-il tweeté.
Tom Perry à Beyrouth et Michel Rose à Paris; version française Bertrand Boucey et Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault et Jean-Michel Bélot
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