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La France salue ses soldats morts au Mali

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La France salue ses soldats morts au Mali
Devant treize cercueils alignés aux Invalides, le chef de l’État a honoré la mémoire des militaires.

Peu avant midi, lundi, les treize corbillards ont traversé la Seine. Sur le pont Alexandre III, en direction des Invalides, militaires et civils sont venus nombreux. Ils sont là, à Paris, pour saluer la mémoire de ces soldats morts il y a une semaine au Mali. À bord de deux hélicoptères, un Cougar et un Tigre, ceux-ci ont été victimes d’un accident au cours d’une opération de combat. La communauté militaire a été choquée par ces pertes, les plus importantes depuis l’attentat contre le Drakkar en 1983 au Liban. L’opinion publique aussi.

Dans la cour des Invalides, les familles endeuillées ont pris place. Un bébé pleure, sans doute à cause de la faim ou du froid. Sa mère tente de le calmer. Dans la foule, on aperçoit d’autres enfants. À côté d’eux, les officiels sont là, majorité et oppositions. Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande arrivent ensuite, rejoints par le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. Le chef de l’État Emmanuel Macron l’a longuement salué et embrassé à son arrivée. Au Sahel, les 4 500 soldats français se battent pour maintenir la sécurité dans une région vaste comme l’Europe et éviter qu’elle ne retombe sous le contrôle des groupes djihadistes.


«La liberté a souvent, hélas, le goût du sang versé»

Les treize cercueils couverts du drapeau tricolore font lentement, et sous les tambours, leur entrée dans la cour. Des détachements de leurs régiments, le 5e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, le 4e régiment de chasseurs de Gap, le 93e régiment d’artillerie de montagne de Varces et le 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol, se tiennent au garde à vous. L’air est chargé de tristesse et d’honneur. «La liberté a souvent, hélas, le goût du sang versé», commence Emmanuel Macron.

L’hommage du chef de l’État est celui de la nation. Dans son discours, le président retrace les circonstances du drame, raconte la geste de ces militaires, «l’opacité» et le «silence» de la nuit rompu par les explosions des hélicoptères qui touchent le sol. Emmanuel Macron replace le «destin» de ces hommes «hors normes» dans le roman national et la lutte «de tout un pays» pour sa liberté et contre le terrorisme. «Vous étiez treize soldats, treize engagés volontaires, engagés pour une certaine idée de la France qui vaut d’être servie. Un engagement profond, modeste et discret, rendu public par le sacrifice. Volontaire, car chacun avait choisi seul le parcours, le chemin de l’honneur d’être un homme», souligne Emmanuel Macron. Il s’agit de faire d’eux des héros.

La France est fragmentée par les tensions sociales ; le chef de l’État voudrait la ressouder dans la peine. «Les larmes coulent sur les terres où vous avez vécu, sur toute la terre de France. Ces larmes sont mêlées de tristesse et de détermination à faire triompher les valeurs de notre République», dit-il. «Soldats, voyez la nation s’unir [au-delà] des opinions et des croyances», poursuit-il en insistant: «Nous ferons bloc pour cette vie de peuple libre conquis grâce à vous.»

L’issue de l’opération « Barkhane » n’est pas à attendre avant des années

Puis vient le temps des hommages individuels. Le chef de l’État dresse un court portrait de ces treize hommes, salue leur courage. Puis il annonce qu’ils sont promus au grade supérieur à titre posthume et qu’ils sont faits chevaliers de la Légion d’honneur. Lentement, le président s’approche des cercueils un à un et épingle l’insigne sur le coussin rouge posé sur le drapeau. Un dernier appui de la main signale l’adieu. La cérémonie s’achève. Leurs frères d’armes s’approchent à nouveau pour porter les cercueils et leur faire quitter la cour des Invalides. Emmanuel Macron et son épouse Brigitte suivent. Puis les familles quittent l’enceinte, le dos courbé, en se tenant par la main, tristement.

Si l’opération «Barkhane» est soutenue par 58 % des Français, selon un sondage Ifop paru lundi, des questionnements émergent sur la stratégie à l’œuvre au Sahel. Les militaires y sont engagés depuis 2013 mais les groupes djihadistes continuent de prospérer sur les défaillances de l’État malien. Dans la région d’Indélimane, où sont tombés les treize soldats, le groupe État islamique au grand Sahara mène des opérations de plus en plus audacieuses qui ont coûté, ces dernières semaines, une centaine de vies aux militaires maliens. L’issue de l’opération «Barkhane» n’est pas à attendre avant des années.

Face aux doutes naissants, Emmanuel Macron a tenu à donner du sens au combat des militaires.  


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