La police mauritanienne a réprimé mardi après-midi à Nouakchott une manifestation pacifique en faveur de la démocratie organisée par des jeunes via une mobilisation sur l’internet.
De jeunes dirigeants ont été frappés violemment par des dizaines de policiers, tandis que 200 manifestants ont été dispersés par les forces de l’ordre. L’un des dirigeants a sombré dans le coma après avoir été tabassé par la police. Il a ensuite été emmené dans un car de police. Les manifestants ont entonné des slogans réclamant justice, liberté et d’urgentes réformes sociales.
Trente jeunes dirigeants importants ont été inculpés, a fait savoir un communiqué de presse publié aussitôt par les jeunes.
Droits constitutionels
Le maire de la ville d’Awjeft, Mohamed El Moctar Ould Ehmeyen Amar, a décidé de quitter le parti au pouvoir pour apporter son soutien politique à ce qu’il a qualifié de "cause juste des jeunes". Le gouvernement n’a pas réussi à répondre aux demandes légitimes des jeunes en optant pour la répression d’une manière inacceptable, a déclaré le maire à Radio Nederland Wereldomroep (RNW).
L’un des dirigeants de l’Initiative défi de la jeunesse, Cheikh Ould Haroune, a déclaré à RNW qu’un officier leur avait demandé de mettre un terme à leur manifestation étant donné que leurs revendications avaient été entendues par le gouvernement. Cependant, toujours selon Cheikh Ould Haroune, quand le gouvernement a vu le nombre de manifestants doubler en deux semaines, il a décidé illégalement de les contraindre au silence par la force.
"Ce fut une expérience choquante d’être réprimé lors de manifestations pacifiques en faveur de revendications non politiques, alors que nous faisions uniquement usage de nos droits constitutionnels. On dirait que nous sommes allés trop loin pour faire entendre notre voix, et le régime a choisi de réagir par la violence", ajoute Cheikh Ould Haroune.
Une vie meilleure
Selon Ahmed Salem Ould Zouber, l’un des porte-parole de l’Initiative défi de la jeunesse, le mouvement protestataire compte des jeunes issus de tous les milieux sociaux et réclamant leurs droits de jeunes citoyens qui rêvent d’une vie meilleure depuis leurs premières manifestations le 25 février.
"Nous sommes des manifestants pacifiques, mais ce sont les policiers qui ne sont pas du tout pacifiques. Nous continuerons à manifester jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites, sinon nous adopterons en temps voulu une stratégie différente", a confié Ahmed Salem à RNW.
Les jeunes de ces différents milieux sociaux se rejoignent pour coordonner leurs manifestations indépendamment, sans l’aide de partis politiques ni de syndicats. Ils ont à maintes reprises répété que la situation stagnante en Mauritanie est pour eux une motivation suffisante pour toutes sortes de manifestations.
C’est la première fois que les autorités mauritaniennes ont usé de la force pour réprimer des manifestations, avant que celles-ci ne débordent complètement.
4 Commentaires
La Gaule
En Mars, 2011 (12:10 PM)Prédicateur
En Mars, 2011 (13:36 PM)Domme
En Mars, 2011 (18:08 PM)Point
En Mars, 2011 (14:29 PM)Participer à la Discussion