
Si elle n'incarne certainement pas l'unique élément déclencheur, l'orientation sexuelle des derniers dijhadistes de Nice et Orlando s'inscrit bel et bien dans un processus complexe de radicalisation. La frustration et la honte qui en découlent du moins... Depuis le massacre d'Orlando et l'assaut meurtrier de Nice, une figure inattendue du djihadisme émerge au coeur des régiments de Daech: un "soldat à la sexualité peu en phase avec le rigorisme en vigueur à Raqa, capitale de l'autoproclamé "État islamique", estime Le Monde dans une large page consacrée.
Sexualité
En effet, paradoxalement, Omar Mateen, le tueur d'Orlando, fréquentait la boîte de nuit gay dans laquelle il a assassiné froidement 49 personnes le 11 juin dernier. Son homosexualité a d'ailleurs été évoquée par son ex-compagnon présumé. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui, au volant de son camion, a foncé sur la foule lors des festivités du 14 juillet à Nice (84 morts), était quant à lui peu religieux et bisexuel, comme en témoignage son aventure avec un homme de 73 ans, auditionné par la police française.
Honte et frustration
Les deux assaillants vivaient mal leur sexualité et cette honte enfouie, cette frustration, pourrait expliquer en partie leur radicalisation. Et le passage à l'acte comme conclusion "purificatrice": "Dans le cas d'Orlando, ce n'est évidemment pas l'homosexualité qui est à l'origine du passage à l'acte, mais une haine de soi prise dans l'homosexualité", souligne Fethi Benslama, professeur de psychopathologie. "L'homosexualité d'Omar Mateen a pu lui apparaître comme une abomination qu'il a fallu traiter, par l'effacement de soi-même et de ceux qui l'incarnent", précise-t-il dans les pages du Monde.
Pécheurs Selon cet expert, et dans une plus large mesure, les djihadistes sont généralement "des trangresseurs qui cherchent à effacer leurs péchés" et, dans le cas présent, "l'engagement dans la religion permet de tenter de se débarrasser des pulsions homosexuelles".
0 Commentaires
Participer à la Discussion