Les révélations sur l'affaire Merah se poursuivent. Selon RTL, la
soeur du tueur au scooter était dans les papiers du DCRI bien avant que
son frère ne fasse parler de lui.
Souad Merah était proche du milieu salafiste toulousain. Elle a suivi
des formations au Caire et aidé son frère à plusieurs reprises, en lui
permettant de passer des appels avec son téléphone portable et en lui
fournissant de l'argent en liquide. C'est pour cette raison qu'elle
était déjà dans le collimateur du DCRI.
Selon RTL , elle est
fichée depuis le 19 mars 2010. "Neuf mois plus tard, il est précisé dans
cette note que la jeune femme, désormais connue pour ses liens avec les
mouvements salafistes radicaux, a réservé quatre billets d'avion
Paris-Le Caire", écrit RTL.
C'est là qu'elle ira étudier le
Coran, imitée par son frère un an plus tard. Les enquêteurs ont
désormais des soupçons sur une aide qu'elle aurait pu procurer à son
frère. Souad a par exemple envoyé 1520 euros à son frère lorsqu'il était
en prison. Et quand Mohamed Merah contacte un agent de la DCRI qui
souhaitait l'interroger, il le fait à partir du téléphone de sa soeur.
Ces
révélations semblent indiquer que Mohamed Merah n'a pas agi seul. La
thèse d'un tueur solitaire en est fortement fragilisée. Les juges
interrogeront dans les prochains jours Abdelkader Merah, le frère de
Mohamed. Quant à Souad, les avocats des parties civiles réclament son
audition.
1 Commentaires
Voltairenet.org
En Septembre, 2012 (13:09 PM)par Jean-Claude Paye, Tülay Umay
Les sociologues Tülay Umay et Jean-Claude Paye se penchent ici sur deux affaires symptomatiques du mode de contrôle des opinions en système post-démocratique. Du 11 septembre à l’affaire Merah, en passant par le traitement médiatique de la guerre contre la Syrie, les populations des pays occidentaux sont sommées d’adhérer sans réserve à la version des événements voulue par la classe dominante. Les images se bousculent, les experts se succèdent, les articles s’accumulent, alors il faut croire et consentir. Parce que le pouvoir réside dans la capacité à imposer les mensonges qui nous arrangent, les morts médiatiques de Ben Laden et de Mohamed Merah ne sont pas tant des opérations d’influence que de brutales démonstrations de puissance, des injonctions à se soumettre.
L’instrumentalisation de l’affaire Merah a été relevée par de nombreux observateurs. Le ministre de l’Intérieur Claude Géant est apparu, en violation avec la séparation des pouvoirs, comme le directeur des opérations judiciaires. Cependant, il ne s’agit là que de l’aspect secondaire de cette affaire. L’élément principal réside dans la capacité du pouvoir de s’exhiber comme terrorisme d’État, sans voilement et sans que cela suscite de réactions. Cette manifestation de toute puissance crée un état de sidération. Le pouvoir se donne la possibilité de nommer les individus comme terroristes, de les exécuter sans jugement et de nous enfermer dans l’injonction surmoïque de se taire
Le discours des guerres de l’Empire, la lutte contre le terrorisme, ainsi que l’affaire Merah, ne peuvent être réduits à de simples actions de propagande. La production d’une fausse conscience n’est pas l’élément premier [1]. Ce qui est essentiel dans l’affaire Merah, comme dans l’ensemble de la lutte antiterroriste, n’est pas la manipulation des mots et du visible, mais le déni de la fonction du langage. Ainsi, les mots ne se séparent plus des choses. Comme le sujet n’est plus un « parlêtre » [2], il se réduit à un effet de la « langue » du pouvoir, à un ensemble d’attributs définissant sa substance : « terroriste », « frustré », « fondamentaliste »...
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