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« Qui veut la paix prépare la guerre », semble vouloir faire savoir la Suède avec le renforcement de sa défense nationale face à la Russie. L’activité militaire russe dans les Baltiques, l’annexion de la Crimée et la guerre en Ukraine n’ont fait qu’augmenter la vigilance de la Suède, non-membre de l’Otan – bien que de nombreux débats sur une adhésion agitent régulièrement le pays.
Ainsi, alors qu’annulé en 2010, le service militaire obligatoire a été rétabli en mars. La raison ? Un manque de volontaires, nécessaires pour la défense du pays « en ces temps d’inquiétude grandissante sur la sécurité », a précisé Peter Hultqvist, ministre de la Défense suédois.
150 militaires sur l’île de Gotland
Territoire stratégique au milieu de la mer Baltique, l’île de Gotland a fermé sa dernière caserne il y a dix ans. Mais depuis septembre dernier, la Suède y a positionné 150 militaires de manière permanente. Au printemps, près de 350 bunkers servant à l’évacuation des civils en cas de guerre vont être vérifiés. « Cela fait bien longtemps que l’on ne l’a pas fait », a expliqué à la radio nationale Mats Berglund, chef de l’unité de protection à la MSB, l’autorité suédoise de la défense des civils. Il faudra sans doute les rénover, reconnaît-il.
Un bunker à Lickershamn, sur la côte ouest de l’île de Gotland qui en abrite 350. (Photo : Helen Simonsson/Flickr)
Et pour cause, les bunkers ont été construits pendant la Guerre froide, lorsque l’on craignait une guerre atomique entre l’Union soviétique et les États-Unis. Au total, on trouve 35 000 bunkers ou abris antiaériens, pour une capacité de 7 millions de personnes. Même s’il manque trois millions de places pour englober la population actuelle, la Suède possède le plus d’abris antiaériens par habitant au monde, notait le quotidien national Svenska Dagbladet en 2014.
Des dépenses militaires augmentées de 11 % d’ici 2020
Depuis la fin de la Guerre froide, la Suède montrait des signes de démilitarisation, comme le montre le budget de la Défense : la part des dépenses militaires est passée de 2,4 % du PIB en 1990 à seulement 1 % en 2015, selon les chiffres de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
Mais le gouvernement suédois a décidé de marquer le coup : les dépenses militaires vont augmenter de près de 11 % d’ici 2020. Le chef des armées, Micael Bydén, s’est félicité de ce « mouvement positif ». Il a pointé que les fonds pourront contribuer à davantage de préparation, d’exercices et de matériel militaire. Les municipalités et les régions recevront aussi une enveloppe pour « élever le niveau de préparation », sur le territoire mais aussi dans les nuages : la cybersécurité et la défense contre les cyber-attaques sont aussi au programme.
2 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2017 (19:32 PM)Anonyme
En Mars, 2017 (15:13 PM)Participer à la Discussion