Une équipe de la police indienne étudie la possibilité de récupérer la dépouille de l'américain qui a été tué par une tribu indienne isolée le 17 novembre dernier. Samedi, la police s'est approchée à 400 mètres de la plage où John Chau a été vu pour la dernière fois, a déclaré à l'AFP Dependra Pathak, un responsable de la police régionale. Le 17 novembre dernier, John Chau, un missionnaire américain de 27 ans, a été tué par des membres du peuple des Sentinelles.
Le jeune homme a été transpercé de flèches alors qu'il débarquait sur cette île de l'archipel indien d'Andaman-et-Nicobar avec la volonté de convertir la tribu au christianisme. Si les autorités indiennes ont renoncé à envoyer la police enquêter sur place, certains agents à bord d'un bateau ont cependant pu observer les membres de la tribu en s'approchant de l'île à quelques centaines de mètres.
"Ils nous regardaient pendant que nous les regardions", a déclaré Dependra Pathak, un responsable de la police régionale. Le bateau est ensuite reparti pour éviter toute confrontation. Pour protéger cette tribu - qui est probablement la dernière dont les origines remontent au prénéolithique -, il est interdit de s'approcher à moins de 3 miles (5 kilomètres) de l'île. Les autorités veulent à tout prix éviter de déranger la peuplade qui pourrait être décimée par une maladie aussi bénigne que le rhume.
"Choc psychologique"
D'après des pêcheurs locaux, le corps de John Allen Chau aurait été enseveli sur la plage. "Nous avons repéré l'endroit où le corps a été enterré sur une carte et nous l'avons observé pendant quelques heures lors d'une patrouille maritime. Nous avons vu plusieurs personnes près de la tombe. Ils portaient un arc et des flèches et gardaient un oeil sur la mer", a expliqué Dependra Pathak. "Étant donné qu'ils ont tué quelqu'un venant de l'extérieur, les membres de la tribu ont probablement subi un choc psychologique. En observant leur comportement à une distance convenable, nous espérons mettre au point une stratégie pour éventuellement nous approcher du corps".
Éviter la confrontation
En 2006, deux pêcheurs indiens dont l'embarcation avait dérivé au large des côtes de North Sentinel avaient également été tués par les membres de la tribu. Leurs corps avaient été enterré dans le sable. Après une semaine, ils avaient été déterrés et suspendus à des pieux en bambou, le visage face à l'océan. Les autorités espèrent donc récupérer le corps de John Chau lorsque la tribu décidera de l'exhumer... à condition que la même pratique soit utilisée par la tribu. Mais ce plan pourrait avoir des conséquences désastreuses.
"Nous ne voulons pas prendre l'île d'assaut.
Il est de notre devoir et de notre responsabilité de régler ce problème avec des gants de velours, car il s'agit d'un petit groupe de personnes, dans un lieu isolé, avec sa propre civilisation et sa propre vision du monde. Nous ne voulons pas de confrontation", a déclaré Dependra Pathak. "Une affaire contre 'des membres inconnus de la tribu' a été ouverte, mais sur le plan juridique, la police ne peut pas entrer en contact avec la tribu". Violation des règles en vigueur Pour l'anthropologue Kanchan Mukhopadhyay, le fait de récupérer le corps de John Chau causerait "trop de problèmes pour être envisageable".
"C'est une zone limitée et la politique du gouvernement est de laisser la région et ses habitants en paix. Quelqu'un devrait donc se rendre sur place, mais s'il y a encore de la résistance, qu'allons-nous faire?", s'est-il interrogé auprès du Guardian. Pour l'anthropologue, la venue même de John Chau sur l'île de North Sentinel était une violation de la volonté de la tribu. "La récupération de son corps en serait à nouveau une".
4 Commentaires
Pouye
En Novembre, 2018 (11:26 AM)Anonyme
En Novembre, 2018 (11:33 AM)Anonyme
En Novembre, 2018 (11:33 AM)Anonyme
En Novembre, 2018 (11:47 AM)Participer à la Discussion