Nouvelle escalade entre Ankara et Washington. Après le boycott des appareils électroniques américains, le président Recep Erdogan annonce, aujourd’hui, de nouvelles mesures touchant les importations américaines. Une décision qui risque d’inquiéter les marchés financiers.
La Turquie contre-attaque encore : Ankara augmente fortement les tarifs douaniers de plusieurs produits américains. Les droits de douane sur les voitures s’élèvent désormais à 120%, à 140% sur les boissons alcoolisées et à 60% sur le tabac. Des hausses sont également prévues, pour d'autres produits, comme les cosmétiques, le riz ou bien encore le charbon.
Les grandes entreprises turques suivent le mouvement. La compagnie aérienne Turkish Airlines et le groupe Turk Telekom ont décidé, de ne plus acheter d'espaces publicitaires, à des sociétés américaines.
Ces mesures ont été prises, par le président Erdogan, en guise de représailles aux sanctions américaines. La semaine dernière, le président Trump avait annoncé le doublement des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium turcs.
Ces tensions ont fait plonger la livre face au dollar. Depuis le début de l’année, la valeur de la monnaie turque a perdu plus de 40%, face au billet vert et à l’euro. Les annonces de la banque centrale de la Turquie, en début de semaine, ont un peu calmé la panique sur les marchés, sans toutefois enrayer la chute de la livre.
Avis partagés
Parmi les citoyens turcs, qui assistent impuissants à ce jeu de représailles et contre-représailles, les avis sont partagés. Assis devant son épicerie du centre d'Istanbul, Idris dit soutenir sans réserve les sanctions qui visent les produits en provenance des Etats-Unis : « En tant que citoyens de ce pays, nous devons faire bloc derrière le gouvernement » dit-il au micro de notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer.
Hasan, un barbier, lui, souhaite l'apaisement :« Cette histoire va nous coûter cher parce que nous importons énormément des Etats-Unis. Il faut être réalistes : les Etats-Unis sont une superpuissance, ce n'est pas dans notre intérêt de nous obstiner face à eux de cette façon. Je suis favorable à un compromis. »
L'occasion d'arrêter de fumer...
Hasan attend aussi un soutien des Européens : « Les pays européens devraient se montrer solidaires de la Turquie. Il n'y a que notre union qui puisse pousser Trump à cesser ses guerres commerciales. »
Ali, son collègue, est inquiet à l'idée que ses cigarettes, de marque américaine, deviennent encore plus chères. Mais il prend la nouvelle avec philosophie : « Le prix de mon paquet est déjà passé de 11 à 13 livres cette année. Ca pourrait être l'occasion de changer de marque ou même carrément d'arrêter de fumer ! »
Une idée qui ne déplairait pas au chef de l'État turc. Recep Tayyip Erdo?an pratique depuis des années une politique de hausse des taxes pour détourner ses citoyens du tabac et de l'alcool.
3 Commentaires
Anonyme
En Août, 2018 (20:02 PM)Anonyme
En Août, 2018 (20:21 PM)Anonyme
En Août, 2018 (08:54 AM)Participer à la Discussion