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«Gilets jaunes»: les mesures du gouvernement pour désamorcer la crise

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«Gilets jaunes»: les mesures du gouvernement pour désamorcer la crise

C'est le premier geste du gouvernement envers les « gilets jaunes ». Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé ce mardi 4 décembre la suspension pour six mois de la hausse des taxes sur le carburant, une mesure attendue après les violences du week-end dernier. De plus, les tarifs du gaz et de l'électricité n'augmenteront pas pendant l'hiver. Une concertation au niveau local se tiendra du 15 décembre au 1er mars dans toute la France.

Le gouvernement « suspend pour six mois » la hausse de la fiscalité sur le carburant et les tarifs du gaz et de l'électricité « n'augmenteront pas pendant l'hiver », a annoncé mardi en fin de matinée, le Premier ministre Édouard Philippe pour tenter de sortir de la crise des « gilets jaunes ».

« Aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la Nation », a souligné le chef du gouvernement lors d'une allocution télévisée, ajoutant qu'il « faudrait être sourd » pour ne « pas entendre la colère » des Français.

« Souci d'apaisement »

Dans un « souci d'apaisement », le gouvernement et le président Emmanuel Macron ont ainsi décidé de la suspension pendant six mois de trois mesures fiscales devant entrer en vigueur le 1er janvier 2019 : la hausse de la taxe carbone, sur l'essence, le fioul et le diesel; la convergence de la fiscalité du diesel avec celle de l'essence et l'alignement sur la fiscalité des particuliers de la fiscalité du gazole des entrepreneurs non routiers. « Nous voulons dans ce laps de temps identifier et mettre en oeuvre des mesures d'accompagnement justes et efficaces. Si nous ne les trouvons pas, nous en tirerons les conséquences », a affirmé le Premier ministre.

Le gouvernement, a-t-il ajouté, a également « entendu l'inquiétude sur les modalités du contrôle technique, qui le compliquent et le rendent plus cher ». Là aussi, la mesure a été suspendue pour une durée de six mois, afin de « trouver les justes adaptations ».

La concertation locale sur la transition annoncée par l'exécutif face à la crise des « gilets jaunes » se tiendra du 15 décembre au 1er mars, a annoncé Édouard Philippe mardi, en se disant « prêt » à « améliorer » et « compléter » les « mesures d'apaisement » dévoilées par l'exécutif. « Le gouvernement a fait des propositions. Peut-être sont-elles insuffisantes, ou inadaptées. Les solutions doivent être différentes dans les grandes villes et les campagnes. Parlons-en, améliorons-les. Complétons-les. J'y suis prêt », a affirmé le Premier ministre lors d'une allocution télévisée depuis Matignon.

La fiscalité au cœur du débat

En réalité, le véritable enjeu socio-économique des « gilets jaunes » est sur l'impôt des plus riches. Alors le gouvernement pourra-t-il in fine se trouver une porte de sortie en créant un autre impôt sur les foyers les plus aisés ? Où élargir l'assiette fiscale de l'impôt qui a succédé à l'ISF, l'IFI et qui ne doit rapporter cette année qu'un peu plus d'un milliard pour 120 000 contribuables concernés ? C'est toute la question. En tout cas, le gouvernement n'échappera pas à une large concertation sur la fiscalité.

« Trop peu, trop tard »

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, soutien des « gilets jaunes » a ironisé sur les six mois de moratoire, au bout desquels se tiendront les élections européennes, prévues fin mai. « Six mois... Sûrement un hasard si ça nous porte juste quelques jours après les élections », a-t-elle tweeté.

« C'est trop peu et trop tard, les Français attendent des mesures de pouvoir d'achat définitives » alors que « là, on est sur une suspension des taxes », a estimé le vice-président Les Républicains Damien Abad. « Rien pour améliorer les fins de mois, rien sur le Smic, rien sur les pensions, rien sur l'ISF. Quand on rend copie blanche, ça mérite zéro pointé », a dénoncé Ian Brossat, chef de file du PCF pour les européennes.

La France insoumise (LFI) dénonce des manœuvres. « Macron et Philippe n'ont pas pris la mesure du moment. Ils annoncent des reports de taxe jusqu'à après les élections européennes. On n'apaise pas une révolution citoyenne avec ce genre d'artifices politiciens », a tweeté Jean-Luc Mélenchon, le chef de fil de LFI.

« Il faut aller plus loin »

Trop peu et trop tard également pour les représentants des « gilets jaunes » qui réclament non pas un report des taxes, mais leur annulation. Benjamin Cauchy est fondateur des « gilets jaunes libres » à Toulouse :

« Nous attendons qu’il y ait, non pas un moratoire ou un gel des hausses des taxes sur le carburant, mais tout simplement l’annulation de la hausse des taxes sur le carburant. Nous attendons l’annulation de la hausse des augmentations sur l’électricité et le gaz. Nous ne nous échappons pas à notre volonté de dialogue, bien sûr, mais les avancées d’aujourd’hui ne sont qu’un premier pas. Il faut aller plus loin, nous attendons des états généraux de la fiscalité, nous attendons que l’on pose sur la table les 80 milliards d’euros d’évasion fiscale, nous attendons de parler de toutes ces grandes multinationales qui par des montages financiers évitent de payer l’impôt. Je pense à Amazon qui est en train de se faire les choux gras à quelques semaines de Noël et qui ne paye quasiment pas d’impôts. Je pense à McDonald’s, je pense à Starbucks. Et puis, si l'on récupère de la manne financière, évidemment il faudra rationner les dépenses publiques, mais il faudra aussi revaloriser les salaires, les pensions de retraite, les pensions d’invalidité et d’handicapé. Voilà l’idée, elle est là, c’est d’aller récupérer la richesse là où elle se trouve de façon à ce que l’on puisse être équitable dans notre pays. Nous attendons de la justice sociale et de la justice fiscale. »

 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Décembre, 2018 (21:43 PM)
    Ça fait 3 semaines que le mouvement enfle. Si c'était en Afrique le secrétaire général de l'ONU, Human Rights Watch, Amnesty International ou encore les dirigeants occidentaux, ils vont tous se mêler dans ce mouvement en appelant au respect des droits de l'homme....et si le dirigeant ne les plait pas ils vont même appeler à son départ. C'est dommage que nous n'ayons rien a broncher dans ce mouvement des gilets jaunes
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