Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a estimé que l'accord de fin des hostilités au Nagorny Karabakh était une "capitulation" de l'Arménie après six semaines de combats. "Nous avons forcé (le Premier ministre arménien Nikol Pachinian) à signer le document, cela revient à une capitulation", a-t-il dit à la télévision, "j'avais dit qu'on chasserait (les Arméniens) de nos terres comme des chiens, et nous l'avons fait".
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a dit lundi soir avoir signé un accord "douloureux" pour mettre fin aux combats au Nagorny Karabakh. Peu après, le président russe a aussi confirmé un accord entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan de "cessez-le-feu total" des combats pour la région du Nagorny Karabakh en vigueur depuis 22H00 HB lundi.
La police arménienne a repris mardi matin à Erevan le contrôle du siège du gouvernement et du Parlement, après l’intrusion dans la nuit d’émeutiers mécontents de la signature d’un cessez-le-feu marquant une défaite du pays au Nagorny Karabakh.
Vers 9H30 heure locale (05H30 GMT), un cordon de policiers anti-émeute, casques sur la tête et boucliers en avant, était positionné devant le gouvernement, sur le parvis du bâtiment, a constaté un journaliste de l’AFP.
La circulation automobile était revenue à la normale sur la vaste place voisine de la République, mais une vingtaine de manifestants mécontents déjà rassemblés là faisaient mine par moment, sans vraiment y arriver, de bloquer l’avenue Abovian à l’aide de poubelles et de bancs publics.
Au Parlement, lui aussi envahi pendant la nuit, les forces de l’ordre ont également repris le contrôle de la situation. La route y menant a été coupée à la circulation, et l’imposant bâtiment vidé des protestataires. Ceux-ci restaient néanmoins à déambuler et à discuter dans le parc de l’Assemblée, dont les grilles ont été laissées ouvertes.
Ailleurs dans la capitale, la situation semblait relativement normale. Mais des protestataires ont appelé à de nouvelles manifestations mardi pour dénoncer l’accord de cessation des hostilités annoncé dans la nuit par le Premier ministre Nikol Pachinian.
Le texte, signé sous la houlette de la Russie, consacre la défaite de l’Arménie face aux forces azerbaïdjanaises au Nagorny-Karabakh, après six semaines d’affrontements, les plus sanglants depuis près de 30 ans.
La Turquie a salué mardi les “gains importants” de l’Azerbaïdjan face à l’Arménie. “L’Azerbaïdjan a remporté des gains importants sur le terrain et à la table des négociations. Je la félicite chaleureusement pour ce succès”, a déclaré sur Twitter le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, dont le pays a pris fait et cause pour Bakou dans le conflit.
Peuplé aujourd’hui quasi-exclusivement d’Arméniens à la suite d’une guerre des années 1990, cette région a fait sécession alors de l’Azerbaïdjan.
La Russie envoie 2.000 soldats de la paix après l’accord Bakou-Erevan
La Russie a commencé mardi à déployer quelque 2.000 soldats de maintien de la paix au Nagorny Karabakh, après l’accord signé sous son égide entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie mettant fin à six semaines de combats meurtriers.
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