Toutes les jeunes Brésiliennes en portent. Au début, on les appelait les "bracelets de l'amitié", mais depuis quelques mois ces bracelets de couleur en silicone ont perdu de leur innocence. Dans les cours des collèges, on les appelle désormais les "bracelets du sexe". Et le jeu tourne parfois très mal.
Le phénomène existe depuis des années en Grande-Bretagne sous le nom de "shag bands", mais depuis 2009 cette mode fait un ravage dans les collèges et les lycées brésiliens. La règle du jeu est simple : si un garçon ou une fille se fait arracher un bracelet par un de ses camarades, il est censé lui accorder des faveurs qui, suivant la couleur de l'objet, vont du simple baiser sur la joue à l'acte sexuel.
Le code des bracelets :
Jaune : un baiser
Rose : montrer ses seins
Violet : embrasser avec la langue
Rouge : faire une danse érotique
Blanc : la fille décide
Bleu : la fille pratique une fellation
Rose-clair : le garçon pratique un cunnilingus
Noir : acte sexuel
Doré : toutes les actions précitées
Ce "jeu" a tourné au drame au début du mois
d'avril lorsqu'une jeune fille de 13 ans portant un bracelet noir
(signifiant
l'acte sexuel) s'est faite violée par trois garçons dans la ville de
Londrina,
dans l'état de Panama.
Depuis ce drame et le déferlement médiatique qui a suivi, la mairie de Rio a décidé d'interdire le port de ces bracelets au sein des établissements scolaires. A Londrina, ils sont désormais interdits à la vente aux moins de 18 ans.
"Ce phénomène est aussi le signe que l'éducation sexuelle dans les écoles brésiliennes n'est ni suffisante ni de bonne qualité"
João Carlos Cunha Moura, 25 ans, est assesseur à la cour de justice de Sao Luis, dans l'état de Maranhão, au Brésil. Il tient le blog Viagem aleatoria.
Mais il ne s'agit bien sûr pas d'une obligation. Et je n'ai jamais entendu parler d'une jeune fille qui était allée jusqu'à faire l'amour à cause de ce jeu. C'est un peu l'équivalent des jeux auxquels on jouait étant ados, comme "Action/Vérité". Il ne faut pas y voir du mal.
En ce qui concerne les filles, je pense qu'elles savent ce que ces bracelets représentent, mais les Brésiliennes sont aussi très coquettes et certaines en portent juste pour faire joli. C'est difficile de connaître leurs véritables intentions.
Mais ce phénomène est aussi le signe que l'éducation sexuelle dans les écoles brésiliennes n'est ni suffisante ni de bonne qualité. Notre système éducatif est très imprégné des tabous de la religion catholique. Les jeunes ne parlent pas de sexe avec les adultes, et ils ont pour seul exemple ce qu'ils voient à la télévision.
L'interdiction de ces bracelets dans
les écoles n'est pas une décision rationnelle. C'est simplement pour
rassurer
les gens qui ont commencé à angoisser après le viol de la jeune fille à
Londrina. Les deux violeurs ont prétexté qu'ils avaient fait ça parce
qu'ils
avaient réussi à lui arracher son bracelet noir. Mais c'est insensé de
tenir ce
jeu pour responsable, le bracelet n'était qu'une excuse. Cette
interdiction est
encore un moyen d'éviter tout dialogue avec les jeunes concernant la
sexualité."
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