
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a réclamé vendredi l’accès “immédiat et sans entrave” aux milliers de prisonniers de guerre du conflit en Ukraine, auxquels il n’a pas encore pu rendre visite.
“Nous partageons aujourd’hui notre frustration par rapport au manque d’accès à tous les prisonniers de guerre” constitués depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, a déclaré à la presse Ewan Watson, porte-parole du CICR, lors du briefing régulier de l’ONU à Genève.
Il n’a pas donné de chiffres précis du nombre de prisonniers concernés mais a simplement évoqué “des milliers de prisonniers” qui n’ont pu recevoir une visite du CICR, un droit pourtant inscrit dans les Conventions de Genève, qui régissent les lois de la guerre.
Camp bombardé
Le porte-parole a refusé d’entrer dans les détails, notamment à propos de la question de savoir si l’une ou l’autre partie au conflit collaborait plus activement avec l’organisation. “Nos équipes sont prêtes sur le terrain et sont prêtes depuis des mois à visiter (la prison) d’Olenivka où tout autre lieu de détention de prisonniers de guerre”, a souligné M. Watson. Il faisait allusion à une prison de la région de Donetsk, où des dizaines de soldats ukrainiens prisonniers sont morts dans des explosions.
Moscou accuse l’Ukraine d’avoir bombardé le camp mais Kiev et ses alliés affirment que les Russes ont massacré les prisonniers et ensuite tenté de masquer leur forfait. Les conditions sanitaires du camp ont aussi été dénoncées par l’ONU qui faisait état début septembre d’informations selon lesquelles de nombreux prisonniers de guerre ukrainiens y souffriraient de maladies infectieuses, dont l’hépatite A et la tuberculose.
Feu vert des autorités
M. Watson a expliqué que le CICR ne “pouvait entrer de force” dans ces lieux de détention, et qu’il avait besoin non seulement du feu vert des autorités les plus hauts placées mais également de garanties de sécurité sur le terrain et des arrangements pratiques pour ne pas mettre les équipes de la Croix-Rouge inutilement en danger.
Le CICR a déjà pu visiter “des centaines de prisonniers de guerre des deux côtés” a souligné M. Watson, rappelant aussi que son organisation avait mis en place un dispositif permettant de donner des nouvelles aux familles et aux proches.
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