La réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 s’ouvre ce vendredi à Dinard (Ille-et-Vilaine) dans un contexte de désintérêt marqué par les Etats-Unis et à quelques jours d’un Conseil européen extraordinaire sur le Brexit. Cinq mois avant le sommet des chefs d’Etat à Biarritz, les chefs de la diplomatie des sept pays les plus industrialisés de la planète (Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Japon et Canada) vont tenter de sécuriser une poignée d’accords sur les sujets les plus consensuels.
Au programme, une session de travail sur “la défense des démocraties contre les ingérences extérieures et l’adoption d’un comportement responsable des Etats dans le cyberespace” qui devrait donner lieu à une initiative commune. Dans la soirée, les chefs de la diplomatie se rendront au château de Saint-Malo pour un dîner restreint consacré à la lutte contre les inégalités - fil rouge du G7 présidé par la France cette année - et plus spécifiquement à la participation des femmes aux processus de paix en Afrique notamment.
La matinée de samedi, consacrée aux crises (Moyen-Orient, Iran, Libye, Syrie, Russie, Venezuela...), s’annonce elle plus délicate et houleuse au vu des initiatives unilatérales prises par Donald Trump depuis son arrivée à la Maison blanche. Annoncée mardi, la décision du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo de ne pas se rendre à Dinard et de dépêcher à sa place ses numéro deux et trois ne devrait pas faciliter les discussions entre Washington et les six autres membres du G7.
“Symboliquement, son absence envoie un message plutôt négatif : Pompeo a mieux à faire”, souligne un diplomate étranger à Paris. “Les Etats-Unis sont isolés mais continuent à dicter le tempo et nous suivons derrière”. Autre sujet qui devrait dominer le G7, la question du Brexit à cinq jours d’un Conseil européen extraordinaire à Bruxelles et une semaine de la nouvelle date prévue pour la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, le 12 avril.
Quelques heures avant l’ouverture des discussions à Dinard, la Première ministre britannique Theresa May a demandé dans une lettre au président du Conseil européen Donald Tusk un report du Brexit jusqu’au 30 juin. Présent en Bretagne, le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt a indiqué qu’il tenterait de convaincre ses homologues européens d’accorder ce nouveau report et a insisté sur la participation “vitale” de son pays au G7.
Dans les rues de Dinard, les graffitis “Non au G7”, “le peuple se soulève”, “Policiers indignez-vous”, “Macron voleur” ont été effacés dans la matinée par les équipes de nettoyage de la ville, à la veille d’une nouvelle journée nationale de manifestations des “Gilets jaunes”. avec Richard Lough et John Irish, édité par Yves Clarisse
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