Le gouvernement français ouvre lundi des discussions sur l'islam de France en espérant mieux "ancrer dans les valeurs de la République" la deuxième religion du pays, au cœur de débats fiévreux dans un pays ciblé par les djihadistes. La controverse politique née de l'interdiction sur certaines plages françaises du burkini, une tenue de bain islamique qui a enflammé les esprits cet été y compris à l'étranger, est loin d'être retombée.
Mais les responsables musulmans espèrent que ces consultations, menées sous la houlette du ministre de l'Intérieur et des Cultes, Bernard Cazeneuve, permettront d'apaiser les débats. Pour le ministre français, "l'objectif (des discussions) est de faire émerger de manière volontariste, dans le respect de la laïcité, dans le dialogue et le respect mutuel, un islam de France ancré dans les valeurs de la République".
Cette série de réunions avec des responsables culturels, personnalités de la société civile et parlementaires vise à mettre sur pied la future "fondation pour l'islam de France". Cette structure est en gestation depuis des mois mais sa préparation a été accélérée après l'attentat de Nice le 14 juillet (86 morts) et l'assassinat d'un prêtre près de Rouen par des djihadistes le 26 juillet. L'objectif sera de lever des financements français, alors que ceux venant de l'étranger sont jugés peu transparents.
L'ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement, 77 ans, farouche défenseur de la laïcité, va en prendre la présidence. Mais le choix d'un non-musulman a suscité de l'incompréhension dans les rangs de la deuxième confession de France et la classe politique. Quatre autres "personnalités qualifiées", toutes de confession ou culture musulmane, siègeront à ses côtés au conseil d'administration de la fondation, notamment l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun et le recteur de la grande mosquée de Lyon (centre-est) Kamel Kabtane.
"Contribution volontaire et négociée" En raison de la stricte séparation entre l'Etat et les cultes dans le pays, conformément à une loi datant de 1905, la "Fondation pour l'islam de France" ne traitera que de questions profanes: éducation, recherche, formation civique... Le volet religieux de la recherche de financements (formation théologique des imams, construction de mosquées...) sera entre les mains d'une association cultuelle administrée par des représentants musulmans, et dans laquelle l'Etat ne sera pas partie prenante.
Les financements étrangers étant exclus, elle pourrait notamment être financée par "une contribution, volontaire et négociée, des acteurs de la filière halal, ainsi que les dons des fidèles", a précisé Bernard Cazeneuve. La France, engagée dans la coalition militaire internationale contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, a été frappée en 2015 et 2016 par une multitude d'attentats djihadistes.
4 Commentaires
Anonyme
En Août, 2016 (14:29 PM)Islam
En Août, 2016 (14:34 PM)Anonyme
En Août, 2016 (15:12 PM)Anonyme
En Août, 2016 (15:42 PM)Participer à la Discussion