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Le gouvernement tient bon sur la loi Travail

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blocage de dépot de carburant

Le gouvernement a promis mercredi d'empêcher les syndicats opposés à la réforme du Code du travail de paralyser la France, notamment en bloquant les dépôts de carburant, et s'est engagé à maintenir le projet de loi malgré la contestation. La porte ouverte mercredi par le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, qui a évoqué une modification de l'article 2 du projet de loi donnant la priorité aux accords d'entreprise, coeur de la réforme, a rapidement été refermée par le Premier ministre Manuel Valls.

"Ma porte est toujours ouverte pour le dialogue mais la CGT ne fait pas la loi dans ce pays", a-t-il dit lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. "Il n'y aura ni retrait du texte ni remise en cause de l'article 2." Le bras de fer s'est durci entre le gouvernement et la CGT, qui, avec l'appui de Force ouvrière dans certains secteurs, multiplie les actions dans le ferroviaire, le nucléaire, l'aérien et les ports, notamment lors d'une nouvelle journée d'action jeudi dans toute la France.

Une grève de 24 heures à compter de mercredi soir a ainsi été votée à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), et des assemblées générales doivent avoir lieu dans la journée dans d'autres centrales. Mais la CGT et SUD-Rail, qui ont appelé à une grève à la SNCF ce mercredi et jeudi, peinent à mobiliser : l'entreprise a annoncé 10,6% de grévistes mercredi, le taux le plus bas depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail. "Nous agissons pour les Français et pour que notre économie ne soient pas asphyxiés par les agissements de quelques-uns", a expliqué Manuel Valls devant les députés.

DÉBLOCAGE DES DÉPÔTS

Pour les organisations patronales Medef et CGPME, il est temps d'agir pour éviter des faillites d'entreprises. "Les grèves dans les transports et les difficultés d'approvisionnement en carburant commencent à impacter l'activité économique dans notre pays", peut-on lire dans leur communiqué. "Certaines entreprises tournent au ralenti, les plus fragiles d'entre elles voyant même leur existence menacée." Le gouvernement, qui a fait savoir que la situation était "tendue" en région parisienne, avec un peu plus de 40% des stations-service en difficulté mercredi - continue à libérer les accès aux dépôts de carburants.

Onze dépôts ont été débloqués depuis le début de la crise, dont, mercredi, celui de Douchy-les-Mines, selon le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Alain Vidalies Les compagnies pétrolières ont par ailleurs commencé depuis deux jours à utiliser les stocks stratégiques de pétrole en France, en collaboration avec les pouvoirs publics, a annoncé le président de l'Union française des industries pétrolières. Ces stocks ont toutefois été utilisés "d'une manière qui reste relativement marginale, trois jours sur 115 jours de stocks", a assuré à la presse Alain Vidalies à la sortie du conseil des ministres.

Des experts du dossier soulignent eux aussi qu'il n'y a aucun risque de pénurie : les stocks stratégiques se situent toujours au-delà du seuil de cent jours de consommation requis par les traités internationaux mais tous ne sont pas pour le moment accessibles aux camions de livraison.

RÉQUISITIONS PAS ENCORE ENVISAGÉES

Pour empêcher un blocage, le gouvernement peut également réquisitionner des personnels dans les raffineries en cas de grève, une possibilité à laquelle le gouvernement de Nicolas Sarkozy a eu recours en 2010, a souligné Jean-Jacques Urvoas. Plusieurs élus de l'opposition ont demandé au gouvernement de mettre en oeuvre des mesures de réquisition. Cette possibilité n'a pas encore été évoquée, selon Alain Vidalies, mais, selon le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, le gouvernement n'exclut pas de l'étudier. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a quant à lui assuré que la mobilisation allait "continuer".

"Monsieur Hollande, dans son programme des élections présidentielles, n'a jamais dit 'je vais casser le Code du travail'", a-t-il dit sur France Inter, ajoutant que la mobilisation contre la loi Travail était "le reflet de tout ce mécontentement que nous connaissons depuis des années". Une perturbation de l'Euro de football, qui commence le 10 juin, serait principalement de la responsabilité du gouvernement, estiment 61% des Français selon un sondage Odoxa pour MCI, Le Parisien et France Info publié mercredi. Selon cette étude, réalisée par internet auprès d'un échantillon de 1.020 Français âgés de 18 ans et plus, seuls 37% des Français estiment que les syndicats seraient à blâmer.

(Chine Labbé, avec Michel Rose, James Regan, Ingrid Melander, Jean-Baptiste Vey, Elizabeth Pineau et Emile Picy, édité par Yves Clarisse)



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