Le numéro 2 d'Al-Qaïda, inculpé aux États-Unis pour des attentats perpétrés contre des ambassades américaines en Afrique de l'Est en 1998, a été assassiné secrètement en Iran au mois d'août, a rapporté vendredi le New York Times. Téhéran dénonce une "information fabriquée".
Le deuxième plus haut responsable d'Al-Qaïda aurait été abattu dans les rues de Téhéran en août. Inculpé aux États-Unis pour des attentats contre des ambassades américaines en Afrique de l'Est, Abdullah Ahmed Abdullah aurait été assassiné en Iran par des agents israéliens, a révélé vendredi 13 novembre le quotidien New York Times, citant des responsables du renseignement américain. Le lendemain, le ministère iranien des Affaires étrangères a toutefois démenti une "information fabriquée".
Abdullah Ahmed Abdullah, qui figurait sur la liste des terroristes les plus recherchés par la police fédérale américaine (FBI), a été "tué par balles dans les rues de Téhéran par deux assassins à moto", ont confirmé des responsables des renseignements américains au quotidien new-yorkais.
Sa mort avait été tenue secrète jusqu'à présent et le rôle joué par les États-Unis dans cette opération n'est pas clairement établi, précise le journal.
Les meurtriers, qui ont tiré sur la voiture de la victime, ont aussi abattu sa fille, Miriam. Celle-ci était veuve d'un des fils d'Oussama Ben Laden, l'ancien chef historique d'Al-Qaïda.
"Fausses informations"
Le ministère iranien des Affaires étrangères a toutefois démenti samedi 14 novembre des "fausses informations" et nié toute présence sur son territoire de responsables d'Al-Qaïda.
Les ennemis de l'Iran, les États-Unis et Israël, "essaient de rejeter la responsabilité des actes criminels d'Al-Qaïda et d'autres groupes terroristes dans la région et lient l'Iran à ces groupes par des mensonges et des fuites d'informations fabriquées de toutes pièces aux médias", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, dans un communiqué.
Possible successeur de l'actuel chef d'Al-Qaïda
Selon le New York Times, l'assassinat aurait été commis par des agents israéliens pour le compte des États-Unis le 7 août, jour de l'anniversaire des attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998. Abdullah Ahmed Abdullah était impliqué dans ces attaques, selon la justice américaine.
Abdullah Ahmed Abdullah se faisait appeler au combat Abou Mohammed al-Masri ("Abou Mohamed l'Égyptien"). Parmi les terroristes non détenus aux États-Unis ou chez l'un de leurs alliés, il était "le plus expérimenté et le plus à même d'organiser des opérations stratégiques", selon des documents de 2008 du centre américain de lutte contre le terrorisme, cités par le New York Times.
Présenté comme un successeur possible d'Ayman al-Zawahiri, l'actuel chef d'Al-Qaïda, il se trouvait en Iran depuis 2003, d'après le journal.
Les "fausses accusations" de Washington sont "une routine", selon Téhéran
Les États-Unis ont déjà accusé l'Iran d'abriter des membres d'Al-Qaïda et de leur permettre de passer par son territoire en 2016, ce que des responsables de Téhéran ont nié à l'époque.
"Même si l'Amérique n'a pas hésité à se livrer à de fausses accusations contre l'Iran par le passé, cette approche est devenue une routine dans l'administration américaine actuelle", a poursuivi Saeed Khatibzadeh. Il a accusé l'administration du président américain sortant Donald Trump de poursuivre un programme "iranophobe". Cela dans le cadre de sa guerre "économique, du renseignement et psychologique" contre Téhéran.
"Les médias ne devraient pas amplifier la publication des fausses informations de la Maison Blanche contre l'Iran", a-t-il encore dit.
Les deux attentats à la bombe contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie avaient fait 224 morts et plus de 5 000 blessés en 1998.
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