Le Pacte mondial des Nations unies sur les migrations a été formellement approuvé lundi à Marrakech (Maroc), après la proclamation orale et le traditionnel coup de marteau, devant quelques 150 pays réunis en conférence intergouvernementale. "Ce moment est le produit inspiré d'efforts", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'ouverture des débats. "Nous ne devons pas succomber à la peur ou aux faux narratifs" sur la migration, a-t-il insisté. M. Guterres a dénoncé les "nombreux mensonges" propagés sur cet accord, qui doit désormais faire l'objet d'un ultime vote de ratification, le 19 décembre à l'Assemblée générale des Nations unies.
Le Pacte mondial sur les Migrations de l'ONU vise à renforcer "la coopération relative aux migrations internationales sous tous leurs aspects". La sensibilité du sujet a poussé plusieurs pays dans le monde à renier leurs engagements en faveur de ce texte pourtant "juridiquement non contraignant". Coopération internationale D'environ 40 pages, le Pacte "favorise la coopération internationale en matière de migration entre tous les acteurs compétents, sachant qu'aucun État ne peut gérer seul la question des migrations". Il "respecte la souveraineté des États et les obligations que leur fait le droit international".
23 objectifs
Le Pacte détaille 23 objectifs. Parmi eux: "lutter contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d'origine", "sauver des vies", "renforcer l'action transnationale face au trafic de migrants", "ne recourir au placement en rétention administrative des migrants qu'en dernier ressort", ou "assurer l'accès des migrants aux services de base". "Esprit de solidarité" "Nous mettrons en œuvre le Pacte mondial en coopérant aux niveaux bilatéral, régional et multilatéral et en donnant un nouveau souffle au partenariat mondial, dans un esprit de solidarité", indique le texte.
"Nous décidons, en nous inspirant des initiatives existantes, de créer un mécanisme de renforcement des capacités au sein du système des Nations unies, dont le rôle sera d'appuyer les efforts déployés par les États membres pour mettre en œuvre le Pacte mondial". Engagement Les signataires s'engagent aussi à créer "une plateforme mondiale de connaissances qui servira de source publique de données en ligne" sur les migrations, ainsi qu'un "réseau des Nations unies consacré aux migrations" confié à l'Organisation internationale pour les migrations.
Guterres tend la main aux réfractaires Le secrétaire général de l'ONU a tendu la main à Marrakech aux réfractaires ou, comme la Suisse, ceux qui ont reporté leur décision sur le Pacte mondial des migrations. Juste avant l'adoption de l'accord, Antonio Guterres a souhaité lundi qu'ils en voient la "valeur". "Fausses" affirmations "Je ne peux qu'espérer" que ces pays "verront la valeur du Pacte pour leurs propres sociétés et rejoindront cette entreprise commune", a dit M. Guterres au début la conférence de deux jours. Il a battu en brèche les affirmations "fausses" sur le Pacte et sur les migrations. L'accord n'est pas contraignant, a-t-il répété.
Le texte ne permet pas à quelqu'un d'aller où il veut mais réaffirme au contraire la souveraineté des Etats. 60.000 morts en 20 ans Parmi les 258 millions de migrants, 80% se déplacent déjà de manière "sûre et ordonnée". Mais 60.000 sont décédés en près de 20 ans, une "honte collective", selon M. Guterres. Le Pacte doit améliorer la collaboration et "les politiques nationales seront de loin plus probablement couronnées de succès" avec cet arrangement, selon lui. Quasi-unanimité en juillet... Au total, quasiment tous les pays avaient soutenu le Pacte lors de son approbation par l'assemblée générale de l'ONU en juillet, y compris la délégation suisse.
Seuls les Etats-Unis s'en étaient alors déjà désolidarisés. puis... Ont suivi depuis la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, l'Autriche, l'Australie, l'Italie, la Bulgarie, Israël, la Slovaquie, la Lettonie ou encore l'Estonie. Certains rejettent l'accord et d'autres ont reporté leur décision. En Suisse, le Conseil fédéral souhaitait s'associer au Pacte. Mais la question a été portée sur le terrain parlementaire où la discussion s'est emballée jusqu'à en faire une thématique dans la course de candidats au gouvernement.
1 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2018 (14:04 PM)mais apres la pauvreté cest la famine..
nous les jeunes on préfère prendre le risque de changer notre systeme economique que d'aller risquer notre vie en traversant la méditerranée
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