La séance extraordinaire qui pourrait sceller le sort du président brésilien Michel Temer, mis en accusation pour corruption, a débuté mercredi matin dans l'agitation, des membres de l'opposition protestant bruyamment au sein même de l'hémicyle. Les députés se sont retrouvés pour une séance extraordinaire qui pourrait décider du renvoi du chef de l'Etat devant la Cour suprême si une majorité des deux tiers (342 voix sur 513) décide d'un procès. Le président du Brésil serait alors écarté du pouvoir pour six mois. Le plus grand pays d'Amérique latine perdrait ainsi son chef d'Etat pour la 2e fois en un peu plus d'un an, après la destitution brutale de Dilma Rousseff.
"Dehors Temer" Dès le début de la séance, une trentaine de députés du parti des Travailleurs et d'autres mouvements de gauche ont agité des bannières clamant "Dehors Temer" et dénonçant les mesures de rigueur prises par son gouvernement. M. Temer, dont la cote de popularité s'est effondrée à 5%, n'a pas ménagé ses efforts ces dernieres semaines pour s'acquérir une majorité de députés en faveur d'un classement de l'affaire. Projections Selon les analystes, il a de bonnes chances de ne pas être renvoyé pour un procès devant la Cour suprême.
La presse a fait état de grandes manoeuvres des conservateurs pour s'assurer que le vote aurait bien lieu, face aux menaces de boycott de l'opposition, qui espérait faire traîner la procédure. Ils faut également que 342 députés soient présents à la Chambre pour que le vote ait lieu. Mais 54 députés étant déjà dans l'hémicyle à 09H00 locales (14H00 HB) la séance a pu commencer, en dépit des protestations de l'opposition. Longue journée au programme La journée pourrait ménager d'autres surprises. Elle pourrait être très longue, avec notamment des prises de parole de 5 minutes de chaque député.
Le vote, s'il peut effectivement avoir lieu, pourrait ainsi ne pas intervenir avant la soirée, voire dans la nuit de mercredi à jeudi. Accusation de corruption Même s'il connaît bien les arcanes de la chambre basse, qu'il a présidée à trois reprises, M. Temer sait qu'il n'est pas à l'abri d'un retournement de situation. Le président est accusé de s'être "prévalu de sa condition de chef d'État" pour recevoir 500.000 réais (environ 140.000 euros) de pots-de-vin de la part du géant de la viande JBS, impliqué dans le gigantesque scandale de corruption qui touche le Brésil. Selon un sondage de l'institut Ibope, 81% des Brésiliens souhaitent que les députés renvoient leur président vers la Cour Suprême.
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