Le PDG d'Audi, marque du groupe Volkswagen, est personnellement soupçonné de fraude dans le cadre d'une vaste enquête sur le scandale des moteurs diesel truqués, a annoncé lundi le parquet de Munich. "L'enquête dans le cadre de l'affaire diesel concernant les moteurs Audi a été étendue (...) et depuis le 30 mai 2018, le PDG d'Audi Rupert Stadler ainsi qu'un autre membre du directoire actuel font partie des personnes soupçonnées", écrit le parquet dans un communiqué.
Des perquisitions ont eu lieu lundi aux domiciles de ces deux personnes, mises en cause pour "fraude" et pour avoir contribué "à l'émission de faux certificats", précisent les enquêteurs. "Audi coopère avec les autorités" a simplement réagi un porte-parole de la marque auprès de l'AFP. L'agence fédérale de l'automobile KBA avait ordonné la semaine dernière le rappel de quelque 60.000 Audi A6 et A7 après la découverte d'un "logiciel illicite" capable de fausser les niveaux d'émissions de gaz polluants.
Dans le cadre de son enquête, la justice allemande avait déjà perquisitionné en février, mars et avril les domiciles et les lieux de travail d'employés d'Audi en Allemagne, dont le siège d'Audi à Ingoldstadt. Plusieurs parquets allemands ont ouvert des enquêtes pour fraude, manipulation de cours de Bourse ou publicité mensongère contre des salariés de Volkswagen et ses marques Audi et Porsche, mais aussi de Daimler et de l'équipementier Bosch.
Volkswagen avait reconnu en 2015 avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel, dont environ 600.000 aux Etats-Unis, d'un logiciel capable de fausser le résultat des tests antipollution et dissimulant des émissions dépassant parfois jusqu'à 40 fois les normes autorisées. Ce scandale a déjà coûté au constructeur plus de 25 milliards de dollars en rappels de véhicules et procédures judiciaires.
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