La belle et jeune ministre née au Sénégal n’a pas séduit le pouvoir dakarois. Qui a mis un veto à toute velléité de la voir débarquer comme ambassadeur…Rama Yade, toute secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme qu’elle est, s’est récemment vu honorée par les Français. Personnalité politique préférée, devant son ministre de tutelle, le patron des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Un couronnement pour la gracile Ramatoulaye, qui a pourtant le don d’agacer l’Elysée. Au détour de sorties impromptues ou de refus malvenus.Début janvier, quand ont bouillonné les rumeurs de remaniement ministériel, l’Elysée s’est longtemps demandé que faire de sa protégée. La changer de ministère pour la récompenser, ou la satelliser hors de France, pour avoir refusé de se présenter comme tête de liste aux Européennes de juin prochain. Pour finalement se cantonner à un « nous pas bouger ».
Une jolie idée avait pourtant fleuri du côté du Faubourg Saint Honoré. Renvoyer, à défaut de ses études, Rama Yade à son enfance. Ses terres d’enfance même. Et la nommer ambassadeur de France à Dakar. Son excellence Rama, née à Dakar, grandi à Colombes, ça aurait eu de la gueule. D’autant que le titulaire actuel du poste, Jean Christophe Rufin, ne fait pas l’unanimité au Quai d’Orsay. En décembre dernier, un télégramme diplomatique révélé par Le Canard Enchaîné, dévoilait les réticences présumées de l’ambassadeur à accorder un nouveau prêt au Sénégal. Polémique, rebonds dans la presse sénégalaise… et finalement, le soufflet est retombé. Du côté du palais de l’avenue Roume (siège de la présidence sénégalaise), un brin d’agacement a pointé. « Nos rapports avec Ruffin sont excellents mais apparemment, son ministère de tutelle ne l’apprécie guère. Mais qu’on se serve du Sénégal pour régler les affaires françaises a beaucoup agacé le président Wade », glisse un conseiller présidentiel. Avant de conclure. « Enfin, tant qu’ils ne nous envoient pas Rama Yade, tout va bien. Le président demanderait son renvoi en deux jours ».
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