Manuel Valls a jugé mercredi sur France Inter que le choix du président François Hollande d'être candidat à sa succession l'an prochain était "une décision intime" et qu'il devait "tenir compte de la situation". Un slalom qui voile à peine ses intentions. Un homme politique semble incapable de répondre par oui ou par non à une question simple. Manuel Valls, le Premier ministre français, l'a démontré ce mercredi lors d'une interview accordée ce mercredi 26 octobre à France Inter. Question en suspens Invité à répondre simplement par oui ou par non si "le chef de l'Etat est-il le candidat naturel de la gauche pour la présidentielle de 2017?", l'ancien maire d'Evry a détourné le sujet pour se montrer rassembleur.
"Dans ces moments-là, périlleux pour la gauche - nous le voyons bien -, elle est menacée de division, de dispersion, elle peut être pulvérisée et même sortir de l'Histoire. Donc chacun doit agir chacun à sa place. Avec deux idées en tête: préserver la gauche et la rassembler, et la France. Et la loyauté, c'est le dévouement, quelle que soit notre position. Je suis plus que jamais après ce que nous avons vécu serviteur de l'Etat. (...) Et nous devons être à la hauteur plus que jamais". Face à la relance de Cohen, Manuel Valls renvoie la balle dans le camp Hollande: "Cela dépend de sa décision". Une réponse loin d'être satisfaisante. "Non, ce n'est pas une décision personnelle: pour faire campagne, il faut une équipe, des soutiens, des fidèles.
Où sont ces soutiens? (...) Quand vous entendez le patron de PS, Jean-Christophe Cambadélis dire: si c'est pas Hollande, ça pourrait être Valls. Qu'en dites-vous?", questionne Cohen. "Tout cela, je l'entends. Tout cela vous venez de le répéter. Vous pensez que je vais rajouter par mes mots, par mes commentaires de la crise", tente-t-il. Il se garde pourtant d'encourager le président à se présenter à sa réélection, parce qu'il s'agit à ses yeux d'une "décision intime" avant de lui prodiguer des conseils. Un programme Valls? "Il doit tenir compte de la situation, il doit donner un sens à ce que pourrait être sa candidature et à un nouveau quinquennat. Cette décision lui appartient.
Mais c'est vrai pour chacun d'entre nous, et c'est vrai pour ce qui me concerne" admet-il avant de se pencher sur les questions cruciales de l'avenir et sur les raisons de ses prochains déplacement. "Tout cela dessine un programme pour les années à venir", l'interrompt Cohen. C'est "un projet pour la France qui doit être celui de la gauche", nuance Valls. "La gauche, si elle commence uniquement en disant dans les prochains jours qui doit être écarté ou qui doit prendre la place de qui, elle va se tromper. Donc, notre responsabilité collective, c'est de réfléchir à cette situation et de trouver la bonne solution".
Peu avant, Valls s'était permis, sans l'air d'y toucher, d'adresser d'autres flèches vers François Hollande, suite à la parution du livre "un Président ne devrait pas dire ça". Intimité "Ce que j'ai à dire au président de la République, je lui dis directement. Je pense que l'exercice du pouvoir, c'est l'intimité. C'est le respect de la confidence, du secret. Ce que j'ai à dire au président de la République, je ne le dis pas sur une antenne, mais directement". Plus encore, l'ancien ministre de l'Intérieur semble vouloir prendre de la hauteur par rapport à sa fonction.
"Je pense qu'aujourd'hui, les Français attendent de ma part et de la part de ceux qui gouvernent, qu'ils s'expriment sur leurs préoccupations: la sécurité, la lutte contre le terrorisme, l'emploi, l'avenir de leurs enfants". En matière d'expression, Manuel Valls a joué à l'équilibriste volubile, laissant la porte ouverte aux interprétations. Alors que la question initiale réclamait de répondre par "oui" ou par "non".
Manuel Valls : "Contre tous les pronostics... par franceinter
1 Commentaires
Mawarou
En Octobre, 2016 (11:53 AM)Participer à la Discussion