Le président chinois Xi Jinping et les six autres membres du comité permanent du bureau politique du Parti communiste, le coeur du pouvoir en Chine, ont bénéficié d'une hausse de salaire de 62%, a rapporté mardi la presse officielle.
Cette hausse s'inscrit dans le cadre de la première revalorisation des revenus des fonctionnaires depuis 2006 en Chine, pays où les salaires de la fonction publique sont traditionnellement bas. Parallèlement et paradoxalement peut-être, la Chine a vu sa croissance économique ralentir fortement en 2014, à 7,4%, glissant à un niveau plus vu depuis près d'un quart de siècle, selon des chiffres gouvernementaux publiés mardi, illustrant selon Pékin les efforts de "rééquilibrage économique" du pays.
Fonction rêvée
Le salaire de base du numéro un chinois passe de 7.020 yuans (975 euros) à 11.385 yuans (1.583 euros), a détaillé le journal China Daily, en citant le ministère chinois des Ressources humaines.
À l'autre extrémité de la grille salariale publique, les plus simples des fonctionnaires voient leur paie plus que multipliée par deux, pour atteindre 1.320 yuans (183 euros).
Le salaire nominal n'est toutefois qu'un des éléments du revenu mensuel des fonctionnaires, à côté de diverses primes, précise le journal. La Chine a une fonction publique pléthorique, qui a longtemps exercé un attrait fort pour les jeunes diplômés, séduits par la sécurité de l'emploi, la couverture médicale et une retraite bien meilleures.
Mais le statut de fonctionnaire est désormais moins attractif, en raison notamment des salaires nettement inférieurs au secteur privé, et les départs de la fonction publique vont croissant, selon le journal.
Le gouvernement tente par ailleurs de réduire la voilure de l'appareil d'État, en y menant de surcroît une vaste opération contre la corruption.
En 2012, le New York Times avait publié une enquête détaillant l'énorme fortune amassée par la famille du Premier ministre chinois de l'époque, Wen Jiabao. L'agence Bloomberg avait elle publié une enquête créditant la famille de Xi Jinping d'une fortune de 376 millions de dollars.
Pendant ce temps, la croissance freine de manière historique
La progression sur un an du produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale est un peu meilleure que la prévision médiane d'un panel de 15 analystes interrogés par l'AFP, qui tablaient sur +7,3%. Mais ce chiffre s'établit en-deçà de la croissance de 7,7% enregistrée en 2013.
Il s'agit de la plus basse croissance économique annuelle du géant asiatique depuis 1990. Pékin s'était fixé pour 2014 un objectif officiel d'"environ 7,5%", même si les dirigeants s'étaient efforcés ces derniers mois de tempérer l'importance de ce niveau-cible. "L'économie chinoise est parvenue en 2014 à une progression stable, avec une croissance d'une qualité améliorée, selon 'la nouvelle norme' qui est celle du pays", en dépit de "conjonctures intérieure et internationales compliquées", a commenté le Bureau national des statistiques (BNS) dans un communiqué.
Sur les trois derniers mois de l'année (octobre-décembre), le PIB a progressé de 7,3%, a précisé le BNS, soit une parfaite stabilisation par rapport au trimestre précédent. Les analystes interrogés misaient quant à eux sur un nouveau ralentissement, à +7,2%.
Selon eux, les nuages qui ont assombri l'année passée persistent, deux moteurs du PIB continuant de marquer le pas: le marché immobilier -plombé par une offre surabondante-, et les exportations -en fort ralentissement face à un contexte international morose. La demande intérieure reste terne, comme en témoigne la quasi-stagnation des importations en décembre, et le niveau des dettes publiques et privées, nourries par une "finance de l'ombre" non régulée et vivace, alimente les inquiétudes.
Le gouvernement tente de sauver la face
Le gouvernement chinois, quant à lui, vante ses efforts pour "rééquilibrer" son modèle économique. L'objectif affiché étant de rogner les monopoles des groupes publics et les sévères surcapacités industrielles, d'endiguer les dettes des gouvernements locaux et les projets onéreux d'infrastructures, tout en stimulant la consommation et le secteur privé... quitte à voir la croissance se modérer quelque peu.
2 Commentaires
Anonyme_love
En Janvier, 2015 (16:10 PM)Fans
En Janvier, 2015 (21:33 PM)Participer à la Discussion