
Voilà qui ne devrait pas réchauffer les relations un peu refroidies entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite. Le Sénat américain vient en effet d’adopter mardi une proposition de loi qui autoriserait les victimes des attentats du 11 septembre 2001 à poursuivre l’Arabie saoudite pour son rôle supposé. Les sénateurs ont approuvé à l’unanimité le texte, qui doit maintenant être examiné par la Chambre des représentants, elle aussi à majorité républicaine, mais dont le président Paul Ryan a exprimé ses réserves.
La Maison Blanche a indiqué à plusieurs reprises que Barack Obama, qui s’est rendu en avril à Ryad dans un contexte de tensions avec l’allié saoudien, s’opposait à la loi afin de ne pas créer un précédent où les Etats pourraient être poursuivis. « Cette loi changerait le droit international traditionnel à l’égard de l’immunité des Etats. Et le président des Etats-Unis continue de craindre que cette loi ne rende les Etats-Unis vulnérables dans d’autres systèmes judiciaires partout dans le monde », a redit mardi Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche.
L’implication de Ryad jamais prouvée
Cette loi permettrait aux familles des victimes des attentats de poursuivre, notamment, le gouvernement saoudien pour obtenir des indemnisations, si sa responsabilité était prouvée. Aucune implication de l’Arabie saoudite n’a jamais été démontrée mais 15 des 19 pirates de l’air étaient Saoudiens. De plus, Zacarias Moussaoui, le Français condamné en liaison avec les attentats du 11-Septembre et surnommé le « 20e pirate de l’air », avait assuré à des avocats américains en février que des membres de la famille royale saoudienne avaient versé des millions de dollars à Al-Qaida dans les années 1990.
Selon le New York Times, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a averti des élus à Washington en mars de possibles représailles si le texte était adopté, notamment la vente de 750 milliards de dollars en bons du Trésor américain et autres actifs américains. Paul Ryan, président de la Chambre, ne semblait toutefois pas convaincu de mettre le texte aux voix. « Nous devons l’examiner pour être certain de ne pas faire d’erreurs avec nos alliés », a-t-il prévenu en avril.
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