La question syrienne est au cœur des préoccupations américaines ces derniers jours. Après avoir demandé aux pays d’Europe de récupérer les soldats de l’État islamique, les États-Unis menacent désormais de ne plus soutenir les Forces démocratiques syriennes si celles-ci tentent de se rapprocher de Bachar al Assad et de la Russie.
Les États-Unis devront cesser toute assistance aux Forces démocratiques syriennes (FDS) si celles-ci s’allient aux forces de Bachar al Assad ou à la Russie, a déclaré dimanche le général américain Paul LaCamera, commandant de la coalition réunie contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie.
Depuis l’annonce, par Donald Trump en décembre, du retrait des troupes américaines de Syrie, les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), composante essentielle des FDS, se sont rapprochés des forces gouvernementales syriennes dans l’espoir de se prémunir d’une attaque de la Turquie, qui considère les YPG comme un groupe terroriste, et préserver leurs gains territoriaux.
« Nous continuerons à les entraîner et les armer tant qu’ils resteront nos partenaires », a déclaré le général LaCamera en rendant hommage aux victoires engrangées par les FDS contre les djihadistes de l’EI.
Oublier la tentation russe
Mais en cas d’alignement sur les forces gouvernementales syriennes, a ajouté l’officier américain devant un petit groupe de journalistes à Bagdad, les États-Unis retireraient leur soutien à la milice arabo-kurde.
« Une fois la relation rompue, parce qu’ils s’allient au régime, avec qui nous n’avons pas de relation, ou avec la Russie […], nous ne serons plus leurs partenaires », a-t-il averti.
Avec l’aide de l’aviation et des forces spéciales américaines, les FDS ont infligé de lourdes défaites à l’État islamique dont elles sont sur le point de détruire la dernière poche dans l’Est syrien. Mais l’EI disposerait toujours de milliers de combattants disséminés en Syrie ou en Irak et capables de lancer des attaques meurtrières.
Des forces insuffisantes pour traquer les terroristes
Donald Trump a demandé à la Turquie de continuer à traquer les djihadistes une fois que les quelque 2 000 soldats américains auront quitté la Syrie.
Mais nombre de responsables à Washington sont sceptiques. Brett McGurk, qui a démissionné en décembre de son poste d’émissaire américain pour la Syrie après l’annonce du retrait des GIs, a estimé le mois dernier que la Turquie n’était pas un partenaire fiable dans la guerre en Syrie.
« Les forces d’opposition syriennes soutenues par la Turquie sont infiltrées d’extrémistes et trop peu nombreuses pour représenter un défi efficace face à Assad ou une alternative plausible aux FDS », a-t-il écrit.
Bachar al Assad a déclaré dimanche que les Américains ne défendraient pas les populations qui dépendent d’eux, ainsi que les combattants kurdes qui tiennent l’essentiel du nord du pays.
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