Les migrants recueillis en Méditerranée par le navire Open Arms ont commencé à débarquer, mardi soir, sur la petite île italienne de Lampedusa, selon des images retransmises à la télévision. Un procureur italien a ordonné mardi le débarquement de ces migrants, compte tenu de la situation tendue à bord, et la mise sous séquestre du navire de l'organisation humanitaire espagnole du même nom.
L'Open Arms comptait 147 migrants à bord à son arrivée près de Lampedusa jeudi, et un peu plus de 80 après l'évacuation vers l'île de plusieurs personnes ayant sauté à l'eau mardi et de plusieurs dizaines de mineurs ou de malades ces derniers jours. Stationnés depuis jeudi à quelques centaines de mètres des côtes de Lampedusa, ces migrants s'étaient vu refuser l'accès de l'île par les autorités italiennes, bien que six pays européens (France, Allemagne, Luxembourg, Portugal, Roumanie et Espagne) se soient engagés à les accueillir.
Certains de ces migrants secourus au large de la Libye par l'ONG ont passé 19 jours à bord, égalant ainsi le record des migrants secourus par le SeaWatch3 fin décembre avant leur débarquement à Malte le 9 janvier dernier. L’Espagne pourrait financièrement sanctionner l’Open Arms Le gouvernement espagnol n’a pas exclu mercredi de sanctionner financièrement l’ONG Open Arms, qui n’avait pas reçu l’autorisation d’effectuer des opérations de secours au large de la Libye.
“Nous sommes dans un État de droit. Tout le monde sait ce qu’il peut faire et ce qu’il ne peut pas faire”, a déclaré, spécifiquement interrogée sur d’éventuelles sanctions financières, Mme Carmen Calvo, la vice-présidente du gouvernement socialiste, sur la radio Cadena Ser. Selon un document de la Direction générale de la marine marchande espagnole transmis à l’AFP par l’Open Arms, cette ONG risque jusqu’à 901.000 euros d’amende en Espagne. S’il “a une autorisation pour de l’aide humanitaire”, “l’Open Arms n’a pas de permis pour secourir.
Le commandant du bateau le sait et le ministre des Transports, dont dépend la marine marchande, lui a répété à plusieurs occasions”, a ajouté Mme Calvo. L’Open Arms, qui était alors immobilisé depuis trois mois dans le port de Barcelone, avait été autorisé en avril à lever l’ancre, mais uniquement pour transporter du matériel humanitaire vers les îles grecques de Samos et de Lesbos.
Ignorant l’interdiction de se rendre au large de la Libye pour y secourir des migrants, le navire avait mis le cap sur cette zone en dépit des risques de sanctions. “Si je dois payer par de la prison ou par une amende le fait de sauver les vies de quelques personnes, je le ferai”, avait assuré à l’AFP le fondateur de l’ONG Oscar Camps.
Carmen Calvo a par ailleurs souligné que le bâtiment de guerre envoyé mardi par Madrid pourrait prendre en charge les migrants que l’Espagne a accepté d’accueillir dans le cadre d’un accord avec cinq autres pays européens. “L’Audaz (...) est disposé à (...) aller en cas de nécessité” à Lampedusa, “nous serions dans les conditions de ramener dans notre pays la part proportionnelle (des migrants) qui nous revient”, a dit la vice-présidente du gouvernement. “Nous sommes dans l’attente de la décision des autorités italiennes.”
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