Les syndicats de pilotes d'Air France ont annoncé mardi à Reuters la levée de leur préavis de grève du 24 au 27 juin, quelques heures après leur première rencontre avec le futur président d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac. Le successeur d'Alexandre de Juniac, qui prendra ses fonctions le 4 juillet, a proposé aux pilotes une trêve jusqu'au 1er novembre en échange du gel des nouvelles mesures à l'origine de leur grève du 11 au 14 juin, a déclaré Grégoire Aplincourt, le président du Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf).
"Nous avons décidé de parier sur la confiance dans la future direction, mais il ne s'agit pas d'un blanc-seing pour autant", a dit de son côté Véronique Damon, secrétaire générale du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire chez Air France. Dans une lettre aux pilotes que Reuters a consultée, le SNPL, le Spaf et Alter, autre syndicat de pilotes de la compagnie, se félicitent du "retrait de l’agression lancée par l’ancienne garde", faisant référence aux mesures en place depuis le 1er juin qui baissaient de leurs rémunérations.
Les trois organisations disent cependant maintenir l'ensemble des revendications qui les ont conduites à quatre jours de grève au lendemain du coup d'envoi de l'Euro de football en France, notamment la demande d'un rééquilibrage de l'activité entre Air France et KLM. "Le poids de cette décision n’en rend que plus lourde la responsabilité qui pèse désormais sur les épaules de M. Janaillac.
Et plus aigu le risque de notre éventuelle déception", ajoutent les syndicats, laissant planer le spectre d'une nouvelle grève en cas d'insatisfaction. Une porte-parole d'Air France n'a pas souhaité faire de commentaire. La grève des pilotes 11 au 14 juin a coûté environ 40 millions d'euros à Air France, dix fois moins que celle de deux semaines de septembre 2014 contre un projet avorté de développement européen de la filiale "low cost" Transavia.
(Cyril Altmeyer, édité par Marc Angrand)
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