« On demande juste à être régularisés », argumente Drame, un Sénégalais
Devant la Bourse du travail,à Paris, hier./ S. POUZET / 20 MINUTESDes matelas étalés sur le trottoir, des vêtements mis à sécher sur les barrières, des casseroles par terre... Ce sont les signes d'un campement monté à la hâte, après l'expulsion musclée des sans-papiers qui occupaient les locaux de la CGT depuis le 2 mai 2008. Une attitude qui tranche avec le mouvement de grève engagé à l'époque par le syndicat pour demander leur régularisation.
Photo : Devant la Bourse du travail,à Paris, hier./ S. POUZET / 20 MINUTES
Mercredi, vers 11 h 30, alors que la plupart des squatteurs sont partis pour leur manifestation hebdomadaire à Châtelet (1er), le service d'ordre de la CGT somme ceux qui sont restés de quitter le bâtiment, appartenant en partie au syndicat. « Depuis le début du conflit, on a annulé 2 300 réunions. En arriver là, c'est choquant, même pour les militants qui ont conduit l'opération. Mais c'était devenu un squat », justifie Olivier Villeret, secrétaire de l'union départementale 75 de la CGT. La rencontre tourne alors à l'affrontement : « Il y avait des pelles et des gaz lacrymogènes », raconte un commerçant. Avertie par des riverains, la police s'interpose et autorise les sans-papiers à récupérer leurs affaires.
Après avoir passé la nuit dehors, les 180 personnes, d'origine africaine, étaient plutôt remontées, hier, contre le syndicat. « Il y avait des femmes et des enfants. Ici, la plupart travaille. On demande juste à être régularisés », argumente Drame, un Sénégalais père de famille de 38 ans, qui assure qu'un enfant a été blessé et hospitalisé. La deuxième nuit d'occupation devait avoir lieu hier, rue Charlot, où des riverains sont passés apporter quelques vivres, des crayons et des feuilles pour les enfants. Le maire de Paris a lui aussi apporté son soutien aux sans-papiers, estimant qu'il revenait au ministère de l'Immigration de leur « apporter enfin une réponse favorable ». Les associations redoutent la dégradation des conditions sanitaires et qu'un nouveau « Cachan » ne se reproduise. Lors de l'occupation du gymnase en 2007, un cas de tuberculose avait été détecté.
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