Afrique de l'Ouest - Sénégal .Sénégal - Le nouveau président autoproclamé de Madagascar, Andry Rajoelina, "TGV", a été accueilli jeudi à son arrivée à l'aéroport de Dakar par une dizaine de manifestants - une dizaine, pour la plupart malgaches - scandant des slogans hostiles au "putschiste".
Parmi les manifestants qui qualifient de "coup d'Etat" la manière avec laquelle M. Rajoelina a accédé au pouvoir dans son pays, un ressortissant tchadien venu soutenir ses amis malgaches, a été interpellé avec violence par des gendarmes sénégalais.
"C'est parce qu'il (le ressortissant tchadien) avait une caméra que les gendarmes l'ont maltraité avant de l'embarquer dans leur véhicule pour l'empêcher de filmer la scène", a déclaré un témoin des faits.
Dans une déclaration à la presse, le chef de l'Etat malgache a déclaré exclure tout retour de son prédécesseur, Marc Ravalomanana, à Madagascar, indiquant que la situation politique dans son pays a été éclaircie à l'issue d'un entretien que lui a accordé le président sénégalais, Abdoulaye Wade, qui mène une médiation entre les deux parties.
"Il est hors de question que M. Ravalomana revienne", a-t-il insisté, expliquant qu'un retour de Ravalomanana ne peut être d'actualité, pour des "préoccupations sécuritaires" et compte tenu des raisons qui ont poussé le peuple malgache à se soulever contre sa manière de gérer le pays.
Il a évoqué à ce propos la tuerie du 7 février, lorsque la Police a tiré sur des opposants, faisant une trentaine de morts au cours d'une manifestation, avant d'ajouter: "Il n'est pas question de retourner à la dictature".
C'est à la suite de plusieurs semaines de manifestations de l'opposition conduite par M. Rajoelina et ponctuées par des affrontements avec les forces de l'ordre, que M. Ravalaomana a signé une ordonnance pour transférer le pouvoir à un directoire militaire.
Ce directoire a, par la suite, remis le pouvoir à l'ancien maire de la capitale Antananarivo, 34 ans, qui reproche à son prédécesseur "sa dérive autoritaire et son affairisme qui lui font confondre les intérêts de l'Etat avec ceux de ses entreprises".
A son tour, M. Ravalomanana, qui a signé l'ordonnance sur la base de l'Article 100 de la Constitution de son pays, en exil au Swaziland depuis lors, accuse la France d'être à l'origine de sa chute, ajoutant qu'il n'a quitté le pouvoir que sous le coup de la contrainte.
Déclarant être venu à Dakar "en ami et frère", il a relevé, pour s'en féliciter, que le Sénégal a toujours été présent aux côtés de son pays depuis 2002, chaque fois que Madagascar fait face à des problèmes politiques.
M. Rajoelina a indiqué effectuer le voyage de Dakar pour expliquer la situation à Madagascar, car, a-t-il dit, "il y a une grande différence entre la réalité de mon pays et ce qui se raconte sur Internet et dans les médias étrangers".
Dakar - 28/05/2009
Pana
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