Au moins 38 personnes ont péri lundi dans l'attaque de deux villages dogons du centre du Mali, a-t-on appris mardi selon un bilan officiel provisoire, faisant également état de nombreux blessés.
Les villages de Gangafani et de Yoro, près de la frontière avec le Burkina Faso, ont été touchés lundi par des attaques, a annoncé le procureur du pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme, Boubacar Sidiki Samaké, évoquant dans un premier temps un « bilan provisoire de 14 morts », mais appelant à la prudence. Une source militaire malienne citait pour sa part un bilan de « 40 civils tués », des estimations confirmées par des élus locaux sous le couvert de l'anonymat.
Mais en début de soirée, un bilan officiel du gouvernement malien annonçait que « des attaques terroristes ont visé hier lundi 17 juin 2019, dans la soirée, les localités de Gangafani et Yoro dans le cercle de Koro, non loin de la frontière avec le Burkina Faso. Le bilan provisoire officiel est de 38 morts et de nombreux blessés ». « Des forces de défense et de sécurité ont été dépêchées sur les lieux pour sécuriser les populations et leurs biens et traquer les auteurs de ces attaques », selon le texte.
« Une patrouille des FAMa (Forces armées maliennes) est tombée dans une embuscade des terroristes à Banguimalam, au sud-ouest de Gossi (nord). Des renforts ont été dépêchés pour secourir les éléments victimes d'attaque terroriste et sécuriser la zone », ajoute le communiqué du gouvernement. « Les #FAMa sont tombées dans une embuscade dans la journée du mardi 18 juin 2019. C'était dans la localité de #Gossi. Au cours de cet accrochage, les FAMa ont enregistré des pertes humaines et matérielles », ont confirmé sur Twitter les Forces armées maliennes.
Les violences, qui déchirent cette région depuis quatre ans, ont culminé avec le massacre le 23 mars, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls, dans le village d'Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. Lors d'un déplacement à Sobane Da le 13 juin, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a récusé toute notion de « conflit interethnique » et promis la confiscation des armes illicites dans la région.
Le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Depuis 2015, ces violences se sont propagées du Nord vers le centre, voire parfois le Sud, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins.
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