
Le Premier ministre Manuel Valls a estimé mardi 20 janvier qu'il existait en France "un apartheid territorial, social, ethnique".
"Ces derniers jours ont souligné beaucoup des maux qui rongent notre pays ou des défis que nous avons à relever. A cela, il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps et dont on parle uniquement par intermittence", a-t-il déclaré lors de ses vœux à la presse.
"Après on oublie, c'est ainsi... Les émeutes de 2005, qui aujourd'hui s'en rappelle et pourtant... Les stigmates sont toujours présents", a-t-il ajouté. Manuel Valls a insisté sur "la relégation péri-urbaine, les ghettos -ce que j'évoquais en 2005 déjà- un apartheid territorial, social, ethnique, qui s'est imposé à notre pays".
En 2005, Manuel Valls, alors député-maire d'Evry (Essonne), avait évoqué un "apartheid territorial", estimant que la France subit les conséquences de 30 ans de ségrégation sociale et ethnique. Mardi, iI a évoqué aussi "la misère sociale" à laquelle "s'additionnent les discriminations quotidiennes parce que l’on n’a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l’on est une femme".
"Il ne s'agit en aucun cas, vous me connaissez, de chercher la moindre excuse, mais il faut aussi regarder la réalité de notre pays", a ajouté le chef du gouvernement en soulignant "cette peur collective face au chômage de masse, au chômage de longue durée, au chômage des jeunes, face à la vie trop chère, au risque de déclin, à l'angoisse du déclassement individuel qui pousse au repli sur soi, à l'angoisse des parents pour l'avenir de leurs enfants".
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