Marion Maréchal, de plus en plus populaire à droite dans les sondages d’opinion par rapport à sa tante Marine Le Pen, a assuré vendredi que l’école qu’elle ouvrira à Lyon à la rentrée prochaine n’était pas un projet politique mais personnel. L’ex-députée Front national (rebaptisé Rassemblement national), qui a quitté la politique en 2017 sans exclure un retour, a présenté à la presse l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP) censé offrir une formation - dans un premier temps non reconnue sur le plan académique - à de futurs “décideurs” économiques et politiques.
“Ce n’est pas un projet politique, cette école n’est pas affiliée à un parti politique ni à la botte d’un parti. Elle ne s’inscrit pas dans une logique électorale. L’immense majorité de ceux qui y participent n’ont pas d’engagement”, a-t-elle dit. “Je m’inscris dans cette école dans le cadre d’un projet personnel, et pas d’un projet politique.
Je m’interdis de me servir de cette école pour faire de la politique politicienne.” Installé dans des bâtiments ultra modernes dans le nouveau quartier de la Confluence à Lyon, l’ISSEP est en phase de recrutement de ses étudiants et de ses enseignants. Sa directrice, Marion Maréchal, a assuré lors d’une conférence de presse encadrée par un important dispositif de sécurité que l’école attirait beaucoup d’intérêt. “Nous avons déjà 60 pré-inscriptions en magister et 160 pré-inscriptions en formation continue”, a-t-il annoncé.
“Et 120 enseignants ont déjà fait acte de candidature.” Avec des classes de trente élèves, l’ISSEP entend dispenser un enseignement faisant place à la culture générale avec de la philosophie, de l’histoire des idées politiques, de l’histoire générale, de la littérature et de la rhétorique. Mais également axé sur l’entrepreunariat et les techniques managériales. Elle sera financée par les droits d’inscription des étudiants (5.590 euros par an en master et 1.990 euros par an en formation professionnelle) ainsi que par les dons, uniquement français, “dans un souci d’indépendance”.
DES PROFESSEURS ULTRA-CONSERVATEURS
Elle défend un nouveau modèle d’enseignement “dans un monde du supérieur français que nous estimons sclérosé sur le plan intellectuel et dont les enseignements nous apparaissent insatisfaisants en ce qui concerne notamment la formation des élites françaises”. Son équipe comprend notamment Raheem Kassam, protagoniste du Brexit et ancien directeur de Breitbart Londres, le média ultra-conservateur américain qui a fait campagne pour l’élection de Donald Trump, et Paul Gottfried, figure de l’”alt-right” et professeur à l’Université de Pennsylvanie.
Installé à deux pas du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes présidé par Laurent Wauquiez, accusé y compris dans son propre parti de courir après l’extrême droite, Marion Maréchal a indiqué qu’elle l’inviterait, “comme d’autres responsables institutionnels locaux”, à l’inauguration de la rentrée. “Contrairement à ce qu’on dit, je n’ai pas d’échanges téléphoniques réguliers avec lui”, a-t-elle précisé.
Marion Maréchal a fait parler d’elle récemment à plusieurs reprises, notamment en s’exprimant devant un parterre de conservateurs américains, une initiative qui a alimenté les rumeurs sur un éventuel retour. En mai dernier, elle a gommé sur les réseaux sociaux le nom Le Pen pour apparaître sous le seul patronyme de son père adoptif. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a critiqué l’absence de clarté de la jeune femme de 28 ans. “Elle fait de la politique sans en faire tout en en faisant. Moi j’aime quand les choses sont claires”, a-t-il dit sur Radio Classique.
La popularité de l’ex-députée du Front national dépasse celle du président des Républicains, Laurent Wauquiez, auprès des sympathisants de la droite, selon un sondage BVA pour Orange, RTL et La Tribune publié vendredi. Selon cette enquête mensuelle, 55% des sympathisants de droite souhaitent que Marion Maréchal ait “davantage d’influence” dans la vie politique française, soit une hausse de six points par rapport à mai. Elle domine par ailleurs toujours le classement auprès des militants du Front national avec un cote de 95%, soit une hausse d’un point par rapport au mois dernier, devant Marine Le Pen (86%, en baisse d’un point).
Avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse
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