‘Les mercenaires ont franchi la frontière sur ordre du régime soudanais pour attaquer la localité d'Adé’, a annoncé le ministère tchadien de la Défense en précisant que l'armée tchadienne avait ‘repoussé l'ennemi qui est en totale débandade’. Selon le ministère de la Défense, il s'agit d'une violation caractérisée du pacte de non-agression signé le mois dernier à Dakar par le président soudanais Omar Hassan al Bachir et son homologue tchadien Idriss Déby.
Dans ce document, conclu grâce à une médiation du président sénégalais Abdoulaye Wade et en présence du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, Bachir et Déby s'engagent à empêcher les rebelles de chaque pays d'utiliser le territoire de l'autre pour leurs attaques. Les rebelles tchadiens ont récusé cet accord, affirmant qu'il ne les empêcherait pas de poursuivre leurs opérations militaires pour tenter de renverser le régime de Déby, malgré l'échec de leur attaque du début février contre Ndjamena, la capitale.
Un porte-parole de l'armée soudanaise à Khartoum a ‘démenti catégoriquement’ que le Soudan soit impliqué dans l'attaque d'Adé et assuré qu'il respectait tous ses accords avec son voisin occidental. ‘Le Soudan n'a soutenu aucune attaque rebelle contre la ville d'Adé. Les forces armées soudanaises ne jouent aucun rôle dans ce qui se passe au Tchad. C'est une affaire intérieure’, a-t-il déclaré à Reuters. Un porte-parole des rebelles de l'Alliance nationale, Ali Gadaye, a assuré que ceux-ci avaient attaqué à partir du Tchad et non à partir d'une base située à 78 km à l'intérieur du Soudan, comme l'a affirmé le Premier ministre tchadien Nouradine Delwa. Celui-ci a reçu les ambassadeurs en poste à Ndjamena pour les prendre à témoin de la ‘nouvelle tentative soudanaise pour détruire le Tchad’ - une accusation qualifiée par Gadaye de ‘vieille rengaine du gouvernement tchadien’.
Un porte-parole de l'Eufor, la force militaire de l'Union européenne récemment déployée dans l'est du Tchad pour protéger les civils, les réfugiés et les travailleurs humanitaires, a déclaré n'avoir aucune information sur cette attaque. Selon Gandaye, les combats, dont on ignore le bilan, auraient duré trois heures et les rebelles auraient décroché lorsque les forces gouvernementales ont reçu des renforts, y compris d'un groupe rebelle darfouri pro-Déby connu sous le nom de ‘Toroboro’. La localité d'Adé est située près de la frontière avec la province soudanaise en guerre du Darfour, sur la route conduisant à Goz-Beïda, où les Nations unies gèrent un camp de réfugiés soudanais et de Tchadiens déplacés.
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