Le gouvernement de la Guinée-Bissau a dénoncé, vendredi 5 juin, une "tentative de coup d'Etat", perpétré notamment par le ministre de l'administration territoriale, Baciro Dabo, tué le matin même lors d'une "tentative d'arrestation", et l'ex-ministre de la défense, Helder Proença, tué peu après par des forces de sécurité, selon le ministère de l'intérieur. L'ancien premier ministre, Faustino Fudut Imbali, a également été tué "par balle", selon une source hospitalière.
"Nous avons actuellement au total cinq corps, ceux de Helder Proença, Baciro Dabo et Faustino Fudut Imbali, qui vient d'être identifié. Les deux autres sont un garde du corps de Helder et son chauffeur", a précisé cette source. Selon des proches de M. Imbali, des militaires se sont présentés à sa résidence vendredi matin, mais il était absent. On ignore où il a été tué.
"Nous avons une information sur une tentative de coup d'Etat qui serait perpétré par un groupe de responsables politiques, dont Helder Proença, Roberto Cacheu, Francisco Conduto de Pina et Baciro Dabo", pouvait-on lire plus tôt dans la journée dans un communiqué du ministère transmis à la presse. Ces quatre personnes sont des responsables du PAIGC (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, au pouvoir, ex-parti unique).
TUÉ DANS UNE TENTATIVE D'ARRESTATION
"C'est dans une tentative d'arrestation, au cours de laquelle Baciro Dabo aurait résisté, qu'il a été tué par les éléments des forces armées venues l'arrêter" et qui étaient "en position de légitime défense", affirme le texte, émanant du service des renseignements généraux du ministère. Helder Proença a lui trouvé la mort "dans un échange de tirs entre les éléments de la sécurité venu l'arrêter et sa garde rapprochée", selon un communiqué du ministère, qui précise que "deux membres" de sa garde ont également été tués.
Baciro Dabo, par ailleurs candidat à l'élection présidentielle du 28 juin, a été tué par des "hommes en uniforme", selon ses proches. "Entre 3 h 30 et 4 heures, heure locale [5 h 30 et 6 heures, heure française], un groupe d'hommes en uniforme s'est présenté à son domicile et a exigé de voir Baciro Dabo. Ils ont réussi à s'introduire dans sa chambre à coucher. Il a été tué de plusieurs balles", a expliqué le responsable de sa sécurité.
0 Commentaires
Participer à la Discussion