Epinglé pour sa politique d‘immigration jugée “inhumaine”, Emmanuel Macron a riposté jeudi en dénonçant une “confusion intellectuelle” et en mettant en garde contre les “faux bons sentiments” sur cette question qui suscite des remous au sein même de sa majorité. “Il y a sur ce sujet ce que j‘appelle une tension éthique”, a estimé le chef de l‘Etat français lors d‘une conférence de presse à Rome à l‘issue d‘un entretien avec le président du Conseil italien Paolo Gentiloni.
“Je crois que dans le débat, même le débat intellectuel, il y a beaucoup de confusion intellectuelle, je crois qu‘on mélange tout. On mélange les migrants, les réfugiés, le droit d‘asile, les migrations économiques. Je crois qu‘il faut regarder les choses dans le bon ordre”. “En rien, la politique qui est conduite aujourd‘hui par le gouvernement ne remet en cause le droit d‘asile” qui est “constitutionnel” et “intangible”, a assuré Emmanuel Macron. “Simplement l‘asile ce n‘est pas l‘accueil sans distinction”.
Le couple exécutif est sous le feu de critiques grandissantes depuis plusieurs semaines à l‘approche de la présentation en février en conseil des ministres de son projet de loi asile et immigration. Ce texte, porté par le ministre de l‘Intérieur Gérard Collomb, prévoit notamment une réduction des délais de la demande d‘asile et un allongement des durées de rétention et de retenue.
Au coeur des critiques, une circulaire qui instaure des contrôles de migrants au sein des centres d‘hébergement d‘urgence, une initiative dénoncée par les associations et des intellectuels qui dénoncent un “tri” selon les nationalités. “Ce qui a été décidé par le gouvernement n‘est pas les propos intolérables et les qualificatifs inacceptables que j‘ai pu entendre ces dernières semaines”, a répliqué Emmanuel Macron.
“C‘est de permettre à des personnels de préfecture de se déplacer d‘un bureau où les gens devaient faire la queue parfois depuis 4h du matin et d‘aller dans les centres d‘hébergement pour enclencher cette procédure.” “C‘est plus humain parce que ça évite de faire la queue dehors et c‘est plus efficace parce que ça réduit les délais”, a-t-il ajouté.
“Ce ne sont pas des policiers et cette procédure n‘enclenche pas la perte de l‘inconditionnalité de cet hébergement”. “Sur ce sujet, il faut se garder des faux bons sentiments, se garder de toute brutalité et il faut avoir cette exigence chevillée au corps, c‘est ce chemin de lucidité et d‘humanité que je veux avoir pour ce pays”, a-t-il dit. Steve Scherer à Rome et Marine Pennetier à Paris, édité par Yves Clarisse
1 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2018 (13:35 PM)Participer à la Discussion