
Mettant fin au suspense qui entourait le maintien de sa candidature pour le second tour des élections municipales de fin juin à Paris, Agnès Buzyn a assuré vouloir poursuivre sa campagne en tant que candidate LREM.
Dix semaines après un premier tour qu'elle avait qualifié de "mascarade", Agnès Buzyn a annoncé, mardi 26 mai, le maintien de sa candidature pour LREM en vue du deuxième tour des municipales à Paris.
"Je suis pleinement engagée, déterminée à terminer cette campagne. On y va !", a lancé l'ex-ministre de la Santé aux têtes de liste des arrondissements et à son équipe de campagne, réunis en visio-conférence depuis 13h30, a appris l'AFP auprès de participants.
Une mise au clair appréciée à un mois du second tour prévu le 28 juin, alors que des doutes persistaient ces derniers jours, face au silence de la candidate et après le report à la dernière minute de plusieurs réunions prévues mardi matin.
"J'ai mûrement réfléchi à la manière dont je pouvais mener cette campagne dans des circonstances exceptionnelles, politiques et personnelles", a expliqué la candidate de LREM, assurant avoir "beaucoup travaillé sur le dispositif pour nous permettre d'y aller la tête haute, tenir, trouver les ressources en [elle]".
Agnès Buzyn a hésité à reprendre sa campagne
Une précédente réunion, la semaine dernière, avait déconcerté les colistiers. Mme Buzyn, qui a repris du service à l'hôpital pendant la crise du coronavirus, avait alors "dit à tout le monde que chacun pouvait faire sa campagne dans son arrondissement et qu'elle comprenait si certains ne voulaient pas mettre sa photo sur les affiches", selon plusieurs participants.
À la fin, "je ne savais pas si elle était candidate", a résumé, désarçonnée, une participante auprès de l'AFP. "Je croirai qu'elle est candidate quand j'aurai une dépêche avec une citation d'Agnès Buzyn dans laquelle elle dit qu'elle est candidate", a souligné un autre colistier. "Oui, elle a hésité", a admis mardi Gaspard Gantzer, tête de liste LREM dans le VIe arrondissement, "mais maintenant je la sens extrêmement déterminée".
La barre paraît plus haute que jamais dans la capitale pour LREM, qui avait pourtant placé en tête le candidat Macron en 2017, puis sa liste aux Européennes de mai 2019. Agnès Buzyn, arrivée troisième du premier tour le 15 mars avec 17,3 % des voix, loin derrière la maire PS sortante, Anne Hidalgo (29,3 %), et la candidate LR Rachida Dati (22,7 %), manque en outre d'une dynamique dans les arrondissements qui comptent le plus, sans compter son absence d'alliances possibles a priori.
Entendue en juin par une commission d'enquête sur le Covid-19
Les propos d'Agnès Buzyn après le premier tour ont affaibli sa candidature. Le 17 mars, elle avait provoqué un tollé en qualifiant dans Le Monde le scrutin de "mascarade", face au "tsunami" de la pandémie qui s'annonçait. Mme Buzyn avait aussi affirmé avoir alerté le président Emmanuel Macron sur le danger du nouveau coronavirus dès le 11 janvier, puis avoir plaidé en mars pour le report du scrutin.
"J'aurai l'occasion de m'expliquer", a assuré Mme Buzyn mardi, comptant notamment sur "les commissions d'enquête" pour lui permettre de s'expliquer.
La candidate doit, peut-être dès juin, être entendue en tant qu'ancienne ministre de la Santé par les commissions d'enquête que le Sénat et l'Assemblée nationale prévoient de lancer sur la gestion de l'épidémie de Covid-19.
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