ATTENTAT DE NICE - Une radicalisation éclair. Quelques mois avant de foncer avec son camion sur des passants à Nice, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel était encore un "dragueur un peu lourd" aux accès de violence fréquents, qui ne fréquentait jamais la mosquée.
Au fur et à mesure qu'avance l'enquête sur l'attentat du 14 Juillet, des éléments font ressortir la propension à la séduction et la vie sexuelle sans retenue du jeune homme de 31 ans, né le 31 janvier 1985 en Tunisie.
Un amant de 73 ans
Dans la petite salle de sport que le chauffeur-livreur fréquentait à Nice jusqu'à il y a deux ans environ, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a laissé le souvenir d'un "frimeur", un "dragueur" un peu "lourd", rapporte un témoin. Là, le jeune homme avait même pris des cours de salsa, et "venait faire du sport pour faire le beau".
L'enquête trace le portrait d'un jeune homme à la sexualité débridée. Les noms de très nombreuses conquêtes féminines, mais aussi masculines, ont été retrouvés dans son téléphone, comme explique Le Parisien. Selon le quotidien, "la plupart d'entre elles ont été auditionnées et notamment un homme de 73 ans, présenté comme le principal amant" de Mohamed Lahouaiej Bouhlel.
"Ce terroriste peut être qualifié d'obsédé sexuel au regard des auditions de ses différent(e)s partenaires", commente même un proche de l'enquête, également cité par Le Parisien.
"Il ne faisait pas la prière (...) il buvait de l'alcool, il se droguait même"
Son père, interrogé en Tunisie par l'AFP, avait perdu depuis longtemps le contact avec ce fils, qui n'avait selon lui "aucun lien avec la religion": "Il ne faisait pas la prière, il ne jeûnait pas, il buvait de l'alcool, il se droguait même".
Dans la petite cité périphérique du nord de Nice où Lahouaiej-Bouhlel vivait avec son épouse avant leur séparation, il ne fréquentait pas la mosquée locale et buvait des bières, selon plusieurs membres de "l'Association cultuelle de Nice Nord".
Après une altercation violente avec son épouse, cette dernière avait demandé le divorce et Lahouaiej-Bouhlel avait déménagé seul dans un appartement situé dans un quartier populaire de l'est de Nice, il y a au moins 18 mois.
Un mari ultra violent...
Placée en garde à vue pendant 48 heures, son ex-épouse subissait "des coups répétés de son mari, des violences physiques et du harcèlement", a déclaré son avocat, Me Jean-Yves Garino. Selon ce dernier, elle n'a pas assisté à un quelconque processus de radicalisation de son mari: ""Elle ne vivait plus avec lui, elle le croisait juste quand il venait voir ses enfants dans un jardin public".
Vendredi 15, le procureur de la République de Paris avait évoqué un jeune homme "totalement inconnu des services de renseignement" et qui n'était pas signalé pour une quelconque radicalisation.
Le chauffeur-livreur était en revanche connu de la justice pour des faits de menaces, violences, vols et dégradations. Le 24 mars, il avait été condamné à Nice à six mois de prison avec sursis pour des violences volontaires avec arme - une "palette" - commises en janvier, lors d'une altercation liée à un accident de la circulation.
... et dépressif
Son père, Mohamed Mondher Lahouaiej-Bouhlel, décrit lui aussi un jeune homme souffrant d'accès de violence, ayant eu entre 2002 et 2004 "des problèmes qui ont provoqué une dépression nerveuse. Il devenait colérique, il criait, il cassait tout ce qui se trouvait devant lui".
Un habitant de son ancien immeuble "Le Bretagne" où le tueur vivait avec son épouse, se souvient d'un homme ayant des problèmes relevant de la "psychiatrie": "Il faisait des crises. Quand il s'est séparé de sa femme, il a déféqué partout, trucidé le nounours de sa fille à coups de poignard et lacéré les matelas".
4 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2016 (21:49 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (23:50 PM)Anonyme
En Juillet, 2016 (10:43 AM)Poulo
En Juillet, 2016 (12:46 PM)Participer à la Discussion