Le gouvernement du Premier ministre Hama Amadou a été renversé hier soir par le vote d’une motion de censure à l’Assemblée nationale, après trois mois d’existence.
La motion avait été déposée samedi dernier par le groupe de l’opposition, le parti nigérien pour la démocratie et le socialisme PNDS qui dénonçait "une gestion des affaires publiques marquée par la corruption". La motion a recueilli 62 voix sur un total de 113 députés. La majorité était composée de 88 députés dont 48 du mouvement national pour la société de développement Mnsd, parti que préside le Premier ministre, le seul qui a appelé à rejeter la motion.
Avant le vote, le Premier ministre avait dénoncé une "manoeuvre politicienne" et "un complot sordide pour affaiblir le Mnsd dans la perspective des prochaines échéances électorales". Hama Amadou occupe la fonction depuis 2000 et le gouvernement qui vient d’être renversé avait été formé le 1er mars dernier. L’opposition a accusé le Premier ministre de complicité dans une affaire de corruption portant sur une somme de 1,1 milliard de francs CFA destinés au secteur de l’éducation, et pour laquelle deux anciens ministres de l’Education ont été écroués en octobre dernier et attendent d’être jugés.
"La motion de censure est passée, cela ne veut pas dire que notre régime est tombé, ce n’est qu’un gouvernement qui est tombé", a réagi Hama Amadou peut après le vote qui a renversé son gouvernement. "La démocratie vient de s’exprimer ; la démocratie a ses règles, sa loi : nous sommes des démocrates et nous souhaitons que notre démocratie continue" a-t-il ajouté. Hama Amadou en poste depuis 2000 a fait échouer quatre motions de censure déposées par l’opposition. "Aujourd’hui, le gouvernement s’est écroulé : je veux en féliciter l’opposition qui a réussi un travail de maître parce que la chose la plus improbable dans une majorité de 88 vient de se réaliser", a-t-il poursuivi. Il a réaffirmé l’appartenance du mouvement national pour la société de développement Mnsd à la majorité présidentielle. "Le Mnsd continuera son soutien ferme et entier au président de la République", a-t-il dit.
Le vote de la motion n’a été acquise que grâce au lâchage du Mnsd par son principal allié, la convention démocratique et sociale Cds, parti du président du Parlement Mahamane Ousmane. Le président nigérien Mamadou Tandja, élu en tant que candidat présenté par le Mnsd, doit nommer un nouveau Premier ministre mais il peut aussi dissoudre le parlement pour provoquer des législatives anticipées afin de rechercher une nouvelle majorité.
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