Pour la troisième fois en une semaine, les députés du Parlement taïwanais en sont venus aux mains. L'objet de ces rixes à répétition: un projet d'infrastructures porté par le parti de la présidente Tsai Ing-wen. Jeudi et vendredi, le parlement de Taïwan avait déjà été le théâtre de scènes de violence entre les membres de la majorité présidentielle, le Parti démocratique progressiste (PDP), et l'opposition du Kuomintang. Cette dernière voit dans le projet d'insfrastructures du parti de Tsai Ing-wen un moyen pour ce dernier de favoriser les villes et comtés qu'il détient.
Le coût du projet, qui comprend notamment des nouvelles lignes de train et des dispositifs anti-inondations, avoisine les 420 milliards de dollars taïwanais (environ 12 miliards d'euros), une facture nettement trop salée pour ses détracteurs. Depuis jeudi, les débats sont donc très houleux entre les députés. Deux représentantes du peuple se sont aggripées par le cou et le Premier ministre a été la cible d'un jet de bouteille d'eau. Vendredi, des membres de l'opposition ont brandi leurs lourds fauteuils et un député a terminé à l'infirmerie, victime d'un malaise.
Ce mardi, de nouvelles scènes de chaos ont été constatées dans l'hémicycle, des députés de l'opposition débranchant les haut-parleurs pour empêcher le Premier ministre de parler. Si ce genre de comportement n'est pas neuf chez les politiciens de Taipei, ces combats ne doivent cependant pas être pris trop au sérieux, selon un journaliste local qui couvre quotidiennement le Parlement. "Les députés veulent montrer à leurs électeurs qu'ils se battent pour leur cause", explique-t-il à la BBC. Selon lui, mais aussi d'autres Taiwanais, ces bagarres - dont les images ont fait le tour du monde - sont humiliantes et ne font pas avancer la démocratie. "Les combats ne permettent qu'aux gens de voir la surface, pas les problèmes réels."
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