Ouest, sud-ouest et centre : mercredi plusieurs centaines d'agriculteurs français ont manifesté ou organisé des blocages de routes ou de supermarchés pour protester contre la chute des cours de leur production, poussant le gouvernement à préciser son aide.
Il est temps de "faire cesser les manifestations d'agriculteurs", a souligné devant les députés le Premier ministre Manuel Valls.
Il a annoncé que tous les agriculteurs allaient bénéficier d'une baisse de sept points des cotisations sociales, et que ceux qui n'auront dégagé que de très faibles revenus en 2015 seront gratifiés d'un "report automatique d'un an, reconductible dans la limite de trois ans", pour leurs versements initialement prévus en 2016.
Le président socialiste François Hollande avait déjà annoncé jeudi dernier une baisse de cotisations sociales des agriculteurs, mais sans en donner le montant.
Dans la banlieue de Toulouse (sud-ouest), théâtre d'une manifestation d'agriculteurs mercredi, certaines banderoles se voulaient explicites : "Une cigarette = 35 centimes ; un litre de lait = 28 centimes: cherchez l'erreur".
Quelque 70 tracteurs ont bloqué des carrefours menant à un centre commercial et du fumier et de la paille ont été déversés sur son parking.
Dans l'ouest de la France des centaines de tracteurs ont pris possession de la rocade entourant la ville de Rennes, paralysant la circulation routière. Des incidents sont survenus devant un siège administratif. Des agriculteurs ont déversé des gravats devant l'entrée, et les forces de l'ordre ont eu recours à du gaz lacrymogène.
"Il faut qu'on obtienne des avancées sur les baisses de charges mais aussi des prix rémunérateurs", a expliqué à l'AFP Didier Lucas, un des responsables de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles.
Réunion à Paris le 25 février
Depuis lundi, d'autres agriculteurs poursuivent le blocage jour et nuit d'une plate-forme de distribution à Yzeure dans le Massif central. Plus à l'est, dans le département de l'Ain, d'autres actions d'agriculteurs étaient aussi signalées.
Par leur mouvement, les agriculteurs entendent aussi faire pression sur des discussions en cours entre le gouvernement et la grande distribution afin d'amener les grandes enseignes du secteur à revoir leurs pratiques de fixation des prix.
Face à la multiplication des manifestations d'agriculteurs en France depuis un mois la Commission européenne a demandé lundi aux 28 membres de l'Union européenne de lui remettre des propositions pour répondre à la crise agricole, avant une réunion à Paris prévue le 25 février.
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