
Les faits divers permettent d'"installer des têtes de pont" pour les partis d'extrême droite.
NAZISME - "À Köthen, une vidéo a montré des manifestants proférant des slogans ouvertement national-socialistes, ce qui doit inquiéter et nous horrifier": le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert, a vu les mêmes images que toute l'Allemagne. Après Chemnitz, c'est au tour de la ville de Köthen (land de Saxe-Anhalt) de vivre des émeutes à la suite d'un fait divers. Des rassemblements ou les slogans nazis se font au grand jour.
Saluts nazis, t-shirts faisant l'apologie du troisième reich ou tatouages du même acabit, toutes ces démonstrations sont pourtant durement punies en Allemagne : l'article 86 a du code pénal prévoit ainsi jusqu'à 3 ans d'emprisonnement pour des symboles qui sont considérés comme des attaques directes de l'État de droit. Pourtant, comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête de cet article, ce n'est pas la première fois que l'extrême-droite allemande utilise la question des demandeurs d'asile pour exciter les groupuscules néo-nazis que compte le pays.
Ainsi à Köthen le 9 septembre, la "marche pour la tristesse" censée rendre hommage à un jeune homme mort à 22 ans a changé de visage sous l'influence de groupuscules radicaux. L'identité des deux auteurs présumés de l'attaque, des réfugiés afghans, a mis le feu au poudre, dans un scénario qui rappelle celui vécu à Chemnitz quelques jours plus tôt.
Côté politique, la récupération de ces faits divers par les groupuscules d'extrême droite ne crée pas l'union sacrée, jusqu'au sein même du gouvernement. Après un rapport du renseignement allemand mettant en cause l'authenticité d'une vidéo de Chemnitz, le ministre de l'intérieur et président de la très conservatrice CSU Horst Seehofer semblé vouloir minimiser les manifestations xénophobes qui s'y sont déroulées. Un geste qui ne devrait pas pousser les manifestants néonazis à se faire plus discrets.
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