Le secrétaire d'Etat aux Transports a assuré vendredi qu'il n'y avait pas de risque à ce stade de pénurie de carburant en France malgré les mouvements de grève, à l'appel notamment de la CGT, dans le secteur pétrolier contre le projet de loi Travail. Interrogé par France Info, Alain Vidalies a admis que 20% des stations autour du Havre et de Rouen, dans l'ouest de la France, étaient fermées. Mais "en France il y a un système qui est organisé, on appelle ça les stocks stratégiques.
Nous ne l'avons pas utilisé pour l'instant, donc il n'y a pas de risque de pénurie à court terme", a-t-il ajouté. "Evidemment, si ça durait des semaines, la question se poserait." La question d'un recours aux forces de l'ordre pour débloquer des dépôts de carburant pourrait "naturellement" se poser en cas de "difficulté majeure" mettant en cause le fonctionnement de l'économie française, a-t-il aussi dit.
Une réunion intersyndicale doit décider vendredi de nouvelles initiatives dans le secteur pétrolier, déclare la fédération mines-énergie de la CGT dans un communiqué. Un responsable CGT du secteur a lancé sur France Info un appel à l'arrêt des installations pétrolières. "On appelle à ce que les raffineries arrêtent leurs installations de production de produits pétroliers et donc là, en quelque sorte, on coupe la source", a dit Emmanuel Lépine. "Le but ce n’est pas bien entendu de créer la pénurie, le but c'est d’obtenir le retrait de la loi travail", a ajouté le dirigeant syndical.
Les ruptures de stocks se multiplient depuis deux jours dans les stations-services de l'ouest de la France, les automobilistes redoutant une pénurie durable de carburant en raison de la mobilisation contre la loi Travail. Des stations limitent les quantités de carburant vendues, quand d'autres les réservent aux véhicules dits prioritaires(forces de l'ordre, hôpitaux, ambulances, pompiers).
Un rationnement qui alimente un "mouvement de panique" chez les consommateurs, selon un employé de station-service nantaise, scène, comme d'autres, de longues files d'attente. Les salariés en grève de la raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique) ont prévu de se réunir vendredi à midi en assemblée générale pour décider de la poursuite de l'arrêt des installations pour "72 heures, voire davantage".
(Emmanuel Jarry, avec Guillaume Frouin à Nantes)
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