Dans un rapport publié ce jeudi 9 mai, une commission d’enquête britannique indépendante sur les agressions sexuelles contre les mineurs accuse l'Église d'Angleterre d'avoir fait passer sa « réputation » avant les victimes du clergé et critique le prince Charles d’avoir soutenu un évêque reconnu coupable d’abus sexuels sur de jeunes garçons.
Lorsqu’en 1992 l’évêque Peter Ball a été accusé d’abus sexuels sur 18 jeunes garçons, l’archevêque de Canterbury de l'époque s’est empressé de lui apporter son soutien en lui écrivant des lettres de réconfort. Il a même encouragé son retour à son poste. Dans son rapport, la commission d’enquête britannique reproche également à l’Église d’Angleterre dans son ensemble d’avoir fait preuve de faiblesse et hésité trop longtemps avant de faire face aux accusations de pédophilie en son sein.
Peter Ball, évêque entre 1977 et 1992, n’a été jugé et mis en prison que 22 ans plus tard, en 2015. Il a été relâché au bout de 16 mois. Mais l’Église n’est pas la seule en cause. Le prince Charles, un ami proche du prélat, a usé de son influence pour intervenir en sa faveur. Il a également acheté via son duché une propriété pour que l’évêque puisse s’y installer après avoir été déchu de ses fonctions. Le fils aîné de la reine Elisabeth II a conservé des liens d’amitié avec le pédophile pendant de longues années et la commission d’enquête ne se prive pas de reprocher au prince de Galles un « soutien malavisé ».
Dans un communiqué écrit, Charles a fait part de ses « profonds regrets » et dit avoir été « trompé ». Par la voix de l’archevêque de Canterbury actuel Justin Welby, l’Église d’Angleterre a pour sa part déjà admis ses torts. Mais pour la commission, les excuses de l’Église demeurent « peu convaincantes ».
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