
Un scénario macabre qui se répète. Le groupe jihadiste Etat islamique (ou Daech) a revendiqué dimanche 16 novembre la décapitation de l'otage américain Peter Kassig dans une vidéo.
Agé de 26 ans, Peter Kassig, un ancien combattant en Irak converti à l'islam, était aux mains de ses geôliers depuis 2013. Il était apparu dans une vidéo du 3 octobre montrant la décapitation d'un autre otage de l'EI, Alan Henning, dans laquelle les jihadistes menaçaient de le tuer à son tour, en représailles aux frappes aériennes menées par les Etats-Unis en Syrie et en Irak.
Ses amis demandaient sa libération
"Nous demandons à l'EI de libérer Abdel Rahmane", le nom adopté par Peter Kassig lors de sa conversion, avait lancé le 8 novembre lors d'une conférence de presse Firas Agha, un Syrien réfugié à Tripoli, qui a vécu en colocation avec lui dans cette grande ville du nord du Liban. "L’islam ne permet pas aux musulmans de tuer un musulman, surtout si le musulman en question a fait du bien" a-t-il ajouté.
Peter Kassig avait fondé en 2012 une organisation humanitaire, "Special Emergency Response and Assistance" (Sera), après avoir quitté l'Armée. Le jeune homme, "très enthousiaste, à tel point qu'il aidait parfois les réfugiés de sa poche" selon son ami, a été enlevé à l'automne 2013 dans la province de Deir Ezzor (est).
Lors de la conférence, le docteur Ahmad Obeid qui a travaillé avec lui à Tripoli, a décrit Peter Kassig comme un homme qui "se souciait énormément de fournir de l'aide humanitaire et médicale aux réfugiés".
Un troisième ami, qui s'exprimait dans un message vidéo enregistré en Suisse, où il est réfugié, a raconté qu'il avait demandé Peter Kassig de ne pas retourner en Syrie. "Mais Abdel Rahmane était persuadé qu'il fallait aller aider les Syriens en Syrie".
"Le plus dur est de ne pas savoir"
L'otage américain avait confié à ses parents dans une lettre datée de juin qu'il avait "peur de mourir" entre les mains de ses geôliers de l'Etat islamique, avait annoncé sa famille. "J'ai évidemment peur de mourir mais le plus dur est de ne pas savoir, de se poser des questions, d'espèrer et de se demander si je peux même espérer quoique ce soit. Je suis très triste que tout cela ce soit produit et de ce que vous endurez à la maison à cause de cela", écrit Kassig dans sa lettre.
"Si je meurs, je pense que nous, vous et moi, pourrons au moins trouver du réconfort en pensant que je suis parti (en Syrie) pour tenter d'alléger les souffrances et aider ceux qui sont dans le besoin", selon les termes de sa lettre.
"En accord avec ma foi, je prie tous les jours et dans ce sens, je ne suis pas en colère au sujet de ma situation. Je suis dans une situation compliquée ici sur le plan dogmatique, mais je suis en paix avec mes convictions", écrit Kassig dans sa lettre. La lettre de Kassig s'achève sur un simple: "Je vous aime".
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