Entre 500 et 600 aide-ménagères - selon les chiffres de la police - ont manifesté jeudi matin à Bruxelles, entre la gare du Nord et le siège de la fédération d'employeurs Federgon, sur le site de Tour & Taxis. Les travailleuses dénoncent principalement la faiblesse de leurs indemnités de déplacement. Les conditions sont telles que le secteur des titres-services est en danger, selon le front commun syndical.
Les discussions relatives à un nouvel accord social dans le secteur des titres-services sont dans l'impasse depuis plusieurs mois.
Les travailleuses se sentent méprisés par leurs employeurs. Elles fustigent notamment une indemnité de déplacement limitée à 13 centimes par kilomètre "alors que l'État fixe cette indemnité à 37 centimes". Au total, les frais peuvent atteindre 10% d'un revenu qui est en moyenne de 800 euros pour un mi-temps, précisent les syndicats.
De son côté, Federgon dit "ne pas comprendre" l'action. "Les négociations sont encore en cours et des propositions constructives sont sur la table", affirme-t-elle. La fédération souligne que "la plupart des entreprises titres-services connaissent une situation financière extrêmement difficile et qu'un très grand nombre d'entre elles sont même déficitaires".
L’augmentation du prix du titre-service, “la seule solution”
Les employeurs en appellent donc à nouveau au politique pour obtenir une augmentation du prix du titre-service pour le client, ce qui serait "la seule solution pour encore conclure à l'avenir des accords sectoriels portés par l'ensemble des parties".
Les représentants des travailleurs rappellent eux que "le système est subsidié à 70%". "Il s'agit d'argent public, il n'est pas normal que les entreprises affiliées à Federgon le redistribuent à leurs actionnaires", pointe la FGTB.
Face à cette précarité croissante, de plus en plus de travailleuses envisageraient de retourner travailler au noir, assure le syndicat socialiste.
Pour la CSC, les employeurs ne doivent pas s'étonner, vu les conditions, de la pénurie de main d'œuvre dans le secteur. "Si un premier signe n'est pas donné rapidement, la situation va encore se détériorer et il deviendra bientôt difficile de trouver une aide-ménagère", prévoit-on.
Une délégation syndicale a été reçue en fin de matinée au siège de Federgon.
1 Commentaires
Participer à la Discussion