A quelques jours de la prestation de serment de Donald Trump, le 20 janvier prochain, beaucoup d’analystes se demandent comment l’imprévisible milliardaire va gérer les relations de la première puissance mondiale avec le reste du monde.
On sait que Donald Trump veut renouer avec Vladimir Poutine, et l’une de ses premières déclarations a été une remise en question de la politique de la Chine unique. Le reste est très vague, selon Philippe Lecorre, chercheur à la Brookings Institution.
« Il y a son admiration pour Poutine, son côté homme fort, le fait qu’il va pouvoir changer les choses en parlant d’homme à homme et ainsi régler le sort de la planète. Cela fait sourire les diplomates. Pour le reste, la politique étrangère de Trump est faite de mystère. On a vu ce qui s‘est passé sur la Chine. Il y a eu plus qu’un sursaut à Pékin. Cela prouve un certain amateurisme de la part de Donald Trump qui a fait la plupart de ses déclarations de politique étrangère sur Twitter. »
Une équipe surprenante
Ce programme de politique internationale transmis sur les réseaux sociaux déconcerte les diplomates et les capitales étrangères. D’autant que la composition de l’équipe Trump inquiète aussi Simon Sarfati, professeur au Centre d’études des relations stratégiques de Washington.
« Trump a des instincts, il s’entoure de personnalités qui le conduisent dans des directions qu’il ne saisit peut-être pas véritablement lui-même. L’administration qu’il a mise sur pied sera très difficile à gérer : trois généraux, un chef d’entreprise, qui va mener la barque ? Je ne suis pas convaincu que Trump ait véritablement une vision d’ensemble. »
Des experts décontenancés
Il n’est pas certain que Donald Trump aura cette vision d’ensemble. Car non seulement le président élu revendique le fait de ne pas participer aux briefings quotidiens, mais il ne se fie pas non plus aux experts de politique internationale.
Philippe Lecorre de l’institution Brookings est bien placé pour constater le désintérêt de Donald Trump pour les réunions. « C’est la fin d’une époque, les analystes de politique étrangère se demandent ce qu’ils vont faire. Ils ont été très peu consultés, ils ont eu très peu de contact avec l’équipe Trump. Il y a un effet de surprise qui fait que nous ne savons pas quelles seront les priorités de politique étrangère de cette administration et si ce sera "à la mode" Taiwan, ou "à la mode" stratégie de long terme avec un plan… »
Et lorsque le président élu participe à un briefing, les experts sont déconcertés, comme le raconte Simon Sarfati. « Lors d’une réunion avec l’une des agences de renseignements, Trump leur a dit : "vous savez, il y a une règle avec moi – j’ai toujours raison. Donc si vous voulez avoir raison aussi, et bien vous devez répéter ce que je dis". C’est une drôle d’approche… »
Dérive autocratique ?
Et au-delà des anecdotes, certains craignent une dérive autocratique, comme le consultant démocrate René Lake. « En observant Donald Trump et son style de téléréalité, j’ai l’impression qu’il a un ego surdimensionné et des attitudes d’autocrate. Je suis d’origine africaine, et j’ai l’impression de voir un nouvel élu en Afrique. Que ce soit son côté sympathique "on remet tout en cause" ou son côté "on ramène tout à soi". Et j’avoue que c’est ce qui m’inquiète. »
Aucune de ces analyses n’est très positive mais c’est, après tout, ce que Donald Trump avait promis : un président qui ne respecte pas les codes de Washington. Et peut-être que de cette incertitude naîtra un président respecté comme Ronald Reagan. Ce dernier, décrié à son arrivée, est désormais considéré comme l’un des plus grands locataires de la Maison Blanche. En revanche, quels que soient les interlocuteurs, républicains ou démocrates, à quelques jours de la prise de fonctions de Donald Trump, le diagnostic est le même.
« Il est très imprévisible, et il est très difficile de se souvenir d’une déclaration de Donald Trump, pendant les 18 derniers mois, qu'il n’ait pas répété de façon différente, opposée ou contradictoire. Et c’est parce qu’il improvise ! » analyse Simon Sarfati, professeur au Centre d’études des relations stratégiques de Washington.
9 Commentaires
Yaya Diao
En Janvier, 2017 (19:13 PM)Anonyme
En Janvier, 2017 (19:16 PM)Hm1
En Janvier, 2017 (19:25 PM)Abraham Lincoln Fall
En Janvier, 2017 (20:40 PM)Malgré le fait qu'il soit toujours démonise par l'ensemble des grands hauts parleurs des médias (true fake News) ,
On peut pas répéter la même expérience continuellement ( toujours avec les mêmes types de politiciens de métier) tout espérant des résultats différents cas même.
Trump n'est pas de la routine du politiquement correct et déjà appris dans les universités
Anonyme
En Janvier, 2017 (21:59 PM)Anonyme
En Janvier, 2017 (22:46 PM)Anonyme
En Janvier, 2017 (00:46 AM)Que voulez-vous ? Rencontrer les equipes de Trump, qu'elles vous dient toutes leurs pensées pour que vous les preniez comme les votres ou pour qu vous les déchiquetiez ? La mediocritisation vous a-telle donc rattapés ? Elle est en train de faire maitresse du monde et nous aurions espéré que vous soyez de la dernière vague sous ses pas pachidermes.
Pourquoi devrait-il venir, s'il n'etait que simple calque des autres ? Peut-etre qu'avec lui vous vous racheterez en faisant reellement analystes et non bébés-nourris-au-biberon. Sans rien savoir ni de lui, ni de la politique, nous savons les grandes lignes de sa politique car il suffit de tamiser pour faire ressortir le bon grain. Ses expressions qui semblent se s'opposer, se contredire ...? A vous les experts de les défricher. N'est-ce justement la dynamique d'attraction et répulsion de la fusion nucléaire ?
En tout cas, il n'aura pas une besace sur dos et se pavanant à travers les pays africains pour dicter la légalisation de l'homosexualité. C'est déjà un point positif. Peut-etre les pierres d'achoppement (expulsion de diplomate, faire voter un article sur israel....) que lui fout Obama - traitrise à seulement une dizaine de semaines avant la passation de pouvoir - lui feront quelques problemes, mais qu'il devra surmonter, car c'est justement cela prendre le destin d'un peuple entre ses mains mortelles. Dewenati a tous. Yalna leen Yalla ngembe wër gu yaram, yeen nepp ak seeniy njoboot. Bonne et heureuse année 2017.
Anonyme
En Janvier, 2017 (01:45 AM)Milk
En Janvier, 2017 (14:22 PM)ARRÊTONS DE DIABOLISER CE MONSIEUR LE PEUPLE AMÉRICAIN A CHOISI IL FAUT SE SOUMETTRE , QUEL QUE SOIT LE SYSTÈME.
CE QUI PARLE ET CRITIQUE CE CHOIX DÉMOCRATIQUE EN METTANT EN AVANT LES INSUFFISANCES SUPPOSÉES DE MR TRUMP CE SONT CELA QUI AVAIT MISE SUR SA DÉFAITE.DE MAUVAIS PERDANTS C TOUT.
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